122 ex-salariés d'un centre d'appels SFR à Lyon réclament justice
26 Janvier 2015 - 03:03PM
Dow Jones News
Après Toulouse et Poitiers, 122 ex-salariés d'un centre d'appels
SFR de Lyon, qui ont perdu leur emploi en 2007 après la reprise de
leur société par Teleperformance, ont défendu leur cause lundi en
appel dans le plus gros dossier du genre en France.
Devant la chambre sociale de la cour d'appel de Lyon, ils ont
demandé 10.000 euros de dommages-intérêts ainsi qu'une année de
salaire par décennie d'ancienneté, dénonçant "une fraude" entre SFR
et le gestionnaire de centres d'appels Teleperformance qui les
avait repris.
Selon leur avocat, Me Romain Geoffroy, Teleperformance a "contraint
les salariés à quitter les centres d'appels" repris à SFR dans le
cadre d'un plan de départs volontaires en 2007, "au mépris d'un
accord de gestion prévisionnelle des emplois signé en 2006", par
lequel SFR s'engageait à maintenir les emplois.
L'arrêt de la cour d'appel a été mis en délibéré au 4 mai.
En première instance, le Conseil de prud'hommes de Lyon avait
débouté les plaignants, considérant que "l'existence d'une éviction
forcée" n'était "nullement établie", ce que conteste Me Geoffroy.
"Le consentement des salariés a été forcé. Le cessionnaire est à la
solde de SFR. L'opération globale a été réalisée dans un but
économique", a-t-il dénoncé lundi devant la cour.
De son côté, l'avocat de SFR, Me Antoine Vivant, a soutenu que
l'accord de 2006 "visait à maintenir une stabilité globale de
l'emploi" mais que le terme "viser" était "un objectif et non pas
un engagement" de la part de SFR. "Sans remettre en cause l'accord,
il intégrait le principe de rupture du contrat" dans le cadre du
plan de départs volontaires, a-t-il argué.
Pour l'avocat de Teleperformance, Me Joël Grangé, "ce sont les
salariés de SFR qui ont décidé de quitter volontairement" leur
nouvel employeur (et sa filiale à l'époque, Infomobile). "C'est une
supercherie complète. On a des salariés qui ont décidé de quitter
Teleperformance parce que cela ne leur convenait pas. Quand on
décide de quitter volontairement une entreprise, on ne demande pas
en plus une indemnité", a-t-il plaidé, évoquant "un dossier
emblématique de la difficulté d'entreprendre dans ce pays".