Alstom devra soigneusement choisir pour grandir par acquisition - DJ Plus
17 Juillet 2017 - 3:39PM
Dow Jones News
Ambroise Ecorcheville,
Agefi-Dow Jones
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Riche et bien portant, Alstom (ALO.FR) ne
manque pas d'options pour participer à la consolidation du secteur
des équipementiers ferroviaires. Mais entre opérations d'envergure
ou multiplication d'opérations ciblées, les alternatives se
présentant à l'industriel français ne sont ni équivalentes ni
dénuées de risques.
En tout cas, des rapprochements paraissent inéluctables. Tourné
vers l'export, le nouveau géant chinois du secteur, CRRC, est plus
gros que Bombardier (BBD.A.T), Siemens (SIE.XE) et Alstom réunis.
Depuis quelques mois, les rumeurs et spéculations d'un
rapprochement entre le canadien, l'allemand ou le français se
multiplient.
Priorité à l'Europe?
Le réchauffement des relations entre la France et l'Allemagne
milite certes pour la création d'un "Airbus" du rail né d'un
rapprochement entre Alstom et Siemens. Mais même soutenue par
Emmanuel Macron et Angela Merkel, l'opération serait pour le moins
risquée sur le plan concurrentiel, opérationnel, social et
politique.
Cette hypothèse a cependant les faveurs de JPMorgan Cazenove. La
banque américaine estime que les avantages d'un rachat de Siemens
Mobility par Alstom l'emporteraient sur ses inconvénients. D'après
JPMorgan, Alstom pourrait financer cette acquisition majeure par
cash et émission de titres. Selon ses calculs, le géant allemand
pourrait devenir actionnaire à 40% du nouvel Alstom.
D'autres options à ne pas négliger
Un rapprochement entre Siemens et Bombardier, excluant donc Alstom,
n'aurait pas que des inconvénients pour le français. Dans ce cas,
l'allemand et le canadien devraient assumer les risques liés à une
opération d'envergure. Alstom serait bien placé pour racheter les
actifs que ses concurrents seraient sans doute contraints de mettre
en vente pour satisfaire les autorités de la concurrence.
Plus généralement, Alstom pourrait préférer une politique
d'acquisitions ciblées à une opération transformante. Les plus
petites opérations ont le mérite d'être plus faciles à intégrer et
permettent de modeler plus facilement le profil d'un groupe. Mais
elles sont souvent moins transparentes et plus difficiles à
jauger.
Alstom dispose d'une trésorerie nette de 200 millions d'euros, et
pourra exercer en septembre 2018 l'option de vente qu'il détient
pour près de 2,5 milliards d'euros dans ses coentreprises dans
l'énergie avec l'américain General Electric (GE).
"Nous continuons de penser que toute opération d'envergure entre
grands fabricants entraînerait des problèmes de concurrence en
Europe, et que le fait de se concentrer sur des acteurs plus petits
et spécialisés serait plus en ligne avec la stratégie de
différentiation à long terme d'Alstom", a estimé Kepler
Cheuvreux.
L'Etat devrait peser dans la balance
Deux facteurs devraient peser plus particulièrement lourd dans la
balance. Naturellement, les prix qui ressortiront des discussions
entre acteurs du marché seront déterminants. Et concernant Alstom
plus en particulier, le poids que l'Etat français aura dans les
discussions ne saurait être négligé. Pour cet acteur clé, grand
client du groupe à travers la SNCF, les options à la disposition
d'Alstom n'auront pas nécessairement la même valeur que pour ses
autres actionnaires.
- Ambroise Ecorcheville, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 90;
aecorcheville@agefi.fr ed: ECH
(END) Dow Jones Newswires
July 17, 2017 09:19 ET (13:19 GMT)
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