Cela faisait bien longtemps qu'une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) n'avait pas suscité autant d'attentes et de commentaires sur les marchés financiers.



Le statu quo décidé sur le plafond de production de l'Opep a fait chuter les cours du brut et entraîné de forts dégagements pour les valeurs du secteur pétrolier. A la Bourse de Paris, les titres Total (FP.FR), Technip (TEC.FR) ou encore Vallourec (VK.FR) ont terminé la séance de jeudi en repli de 4,1%, 4,6% et 7% respectivement. Et leur glissade se poursuit vendredi.



Le recul des cours de l'or noir n'est pourtant pas un phénomène récent. Le repli d'environ 5% du prix du baril de Brent, constaté après la décision de l'Opep, reste modeste au regard de la chute qui l'avait précédé. Avant cette annonce, le baril accusait déjà une baisse de 30% depuis la fin du mois de juin.



Les marchés d'actions avaient d'ailleurs pris les devants. Ainsi, le titre Total s'était déjà replié de 10% en deux mois, avant l'annonce du statu quo de l'Opep.



Prise de conscience collective



La décision annoncée jeudi semble néanmoins avoir provoqué une sorte d'électrochoc, la prise de conscience d'un changement de donne. Les analystes de Société Générale évoquent ainsi l'émergence d'une "nouvelle ère" pour les marchés pétroliers.



Cette situation devrait conduire les investisseurs, mais aussi les entreprises, à revoir en profondeur leurs hypothèses de moyen terme concernant les prix du pétrole et de l'énergie en général.



Ces dernières semaines, de nombreux économistes et analystes financiers s'étaient déjà penchés sur la question. Cette démarche a notamment abouti à d'importantes révisions de leurs prévisions de résultats pour les entreprises du secteur pétrolier.



Impact au-delà du secteur pétrolier



Mais les conséquences d'un baril de brut durablement sous les 90 dollars ne s'arrêtent pas à la filière des hydrocarbures. Le transport aérien, la chimie, la construction ou encore le secteur automobile, par exemple, sont également sensibles à l'évolution des marchés pétroliers.



"Intuitivement, les sociétés qui profiteront d'un scénario [de prix du baril qui reste bas] sont les autoroutes et les aéroports," expliquait ainsi la banque Natixis, dans une note consacrée au secteur des travaux publics et des concessions diffusée jeudi. La banque identifiait aussi un perdant: Eurotunnel (GET.FR).



De son côté, Bank of America Merrill Lynch s'est intéressée au sort des sociétés européennes de distribution d'énergie. Si la banque considère que GDF Suez (GSZ.FR) reste relativement protégé contre une baisse des prix du pétrole, elle estime, en revanche, qu'un repli de 10 dollars du prix du baril de brut pourrait réduire de 3,5% sa prévision de bénéfice par action pour le britannique Centrica (CNA.LN) en 2015.



L'entrée des marchés pétroliers dans une nouvelle ère bouleverse aussi la donne pour les marchés d'actions.



-Yann Morell y Alcover, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 75; yann.morellyalcover@wsj.com



"Le Market Blog" est le blog économique et financier du Service français de Dow Jones Newswires.

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