Après l'Opep, les marchés d'actions abordent une nouvelle ère pétrolière -Market Blog
28 Novembre 2014 - 11:41AM
Dow Jones News
Cela faisait bien longtemps qu'une réunion de l'Organisation des
pays exportateurs de pétrole (Opep) n'avait pas suscité autant
d'attentes et de commentaires sur les marchés financiers.
Le statu quo décidé sur le plafond de production de l'Opep a fait
chuter les cours du brut et entraîné de forts dégagements pour les
valeurs du secteur pétrolier. A la Bourse de Paris, les titres
Total (FP.FR), Technip (TEC.FR) ou encore Vallourec (VK.FR) ont
terminé la séance de jeudi en repli de 4,1%, 4,6% et 7%
respectivement. Et leur glissade se poursuit vendredi.
Le recul des cours de l'or noir n'est pourtant pas un phénomène
récent. Le repli d'environ 5% du prix du baril de Brent, constaté
après la décision de l'Opep, reste modeste au regard de la chute
qui l'avait précédé. Avant cette annonce, le baril accusait déjà
une baisse de 30% depuis la fin du mois de juin.
Les marchés d'actions avaient d'ailleurs pris les devants. Ainsi,
le titre Total s'était déjà replié de 10% en deux mois, avant
l'annonce du statu quo de l'Opep.
Prise de conscience collective
La décision annoncée jeudi semble néanmoins avoir provoqué une
sorte d'électrochoc, la prise de conscience d'un changement de
donne. Les analystes de Société Générale évoquent ainsi l'émergence
d'une "nouvelle ère" pour les marchés pétroliers.
Cette situation devrait conduire les investisseurs, mais aussi les
entreprises, à revoir en profondeur leurs hypothèses de moyen terme
concernant les prix du pétrole et de l'énergie en général.
Ces dernières semaines, de nombreux économistes et analystes
financiers s'étaient déjà penchés sur la question. Cette démarche a
notamment abouti à d'importantes révisions de leurs prévisions de
résultats pour les entreprises du secteur pétrolier.
Impact au-delà du secteur pétrolier
Mais les conséquences d'un baril de brut durablement sous les 90
dollars ne s'arrêtent pas à la filière des hydrocarbures. Le
transport aérien, la chimie, la construction ou encore le secteur
automobile, par exemple, sont également sensibles à l'évolution des
marchés pétroliers.
"Intuitivement, les sociétés qui profiteront d'un scénario [de prix
du baril qui reste bas] sont les autoroutes et les aéroports,"
expliquait ainsi la banque Natixis, dans une note consacrée au
secteur des travaux publics et des concessions diffusée jeudi. La
banque identifiait aussi un perdant: Eurotunnel (GET.FR).
De son côté, Bank of America Merrill Lynch s'est intéressée au sort
des sociétés européennes de distribution d'énergie. Si la banque
considère que GDF Suez (GSZ.FR) reste relativement protégé contre
une baisse des prix du pétrole, elle estime, en revanche, qu'un
repli de 10 dollars du prix du baril de brut pourrait réduire de
3,5% sa prévision de bénéfice par action pour le britannique
Centrica (CNA.LN) en 2015.
L'entrée des marchés pétroliers dans une nouvelle ère bouleverse
aussi la donne pour les marchés d'actions.
-Yann Morell y Alcover, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 75;
yann.morellyalcover@wsj.com
"Le Market Blog" est le blog économique et financier du Service
français de Dow Jones Newswires.
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