Plus rien ne semble pouvoir arrêter ArcelorMittal (MT.FR). Le titre du sidérurgiste a gagné 7% depuis une semaine malgré l'alerte lancée sur son quatrième trimestre. Sa valeur a pratiquement été multipliée par trois depuis l'annonce d'une augmentation de capital de 3 milliards d'euros en début d'année.



Mais si le géant européen de l'acier semble retrouver des couleurs en Bourse, les raisons de rester prudent sur ses perspectives ne manquent pas.





Des catalyseurs pour le groupe et son secteur





L'optimisme des investisseurs n'est pas totalement usurpé. Le marché reste affecté par des surcapacités mais les stocks mondiaux d'acier sont bas. La mise en place de barrières douanières aux Etats-Unis et en Europe a contribué à un début de redressement des prix de l'acier, après cinq années de déclin, dans des zones où ArcelorMittal réalise 70% de ses volumes.



La remontée des prix de l'énergie pèsera sur les comptes de l'industriel au quatrième trimestre, mais devrait être ultérieurement répercutée par des hausses de tarifs à ses clients.



Une poursuite du désendettement du groupe permettrait d'envisager un retour au versement de dividendes dans un avenir proche.



Cerise sur le gâteau, l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis permet d'espérer la mise en place d'un plan de relance par les infrastructures et celle de nouvelles barrières à l'entrée contre la Chine. Et cela alors qu'ArcelorMittal tire un cinquième de son activité des Etats-Unis.





La prudence de mise sur tous les fronts





Mais la plupart de ces catalyseurs doivent encore se concrétiser.



Les promesses musclées de protectionnisme du candidat Trump devraient être revues à l'aune de ses récents messages d'apaisement auprès des leaders mondiaux. Le risque d'éclatement d'une guerre commerciale ne peut être écarté, comme l'a souligné JPMorgan Cazenove. Par ailleurs, les modalités et le calendrier d'un éventuel plan de relance ne sont pas arrêtés et pourraient bien décevoir.



Après plusieurs appels au marché ces dernières années et dans une conjoncture mondiale pour le moins fragile, le groupe aurait intérêt à poursuivre son désendettement avant de reprendre le versement d'un dividende. N'en déplaise à la famille Mittal, qui reste son premier actionnaire avec 37,4% du capital et des droits de vote.



Enfin, ArcelorMittal pourrait comme les autres acteurs du secteur sidérurgique éprouver des difficultés à relever ses prix dans un secteur concurrentiel qui reste affecté par des surcapacités.





Les analystes partagés





Le débat fait rage entre les analystes. Optimiste, Credit Suisse estime que le secteur pourrait avoir plus de mal à répondre à la demande en 2017 qu'il n'en a eu depuis 2010-2011. Pessimiste, Bank of America Merrill Lynch estime que les bénéfices d'ArcelorMittal ont atteint un plus haut au troisième trimestre en raison de la forte hausse des prix du charbon métallurgique.



A plus de 6,50 euros, le titre du producteur d'acier a en tout cas dépassé l'objectif moyen des analystes, qui s'établit à 6,49 euros. Pour justifier une nouvelle hausse en Bourse, ArcelorMittal devra leur donner des raisons de relever leurs prévisions de bénéfices.





-Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@wsj.com ed: VLV





(END) Dow Jones Newswires



November 14, 2016 09:40 ET (14:40 GMT)




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