Areva accusé par WikiLeaks de négligences en Centrafrique, le groupe nucléaire conteste
05 Février 2016 - 4:04PM
Dow Jones News
Areva a négligé la santé de ses salariés travaillant sur le
gisement d'uranium de Bakouma, en Centrafrique, ainsi que la
réhabilitation du site après son retrait du pays, selon un document
révélé par WikiLeaks dont le contenu est cependant contesté par le
groupe nucléaire français.
"Les foreurs, aides foreurs et agents de laboratoire qui sont
censés être en contact avec les roches minéralisées en uranium ne
disposaient d'aucun moyen de protection ni n'étaient sensibilisés
sur les mesures de radioprotection pendant leurs activités", selon
ce rapport non daté d'un comité de suivi centrafricain publié
vendredi par Le Monde et France Inter.
Areva avait quitté la République centrafricaine (RCA) en 2012,
invoquant un climat d'insécurité à la suite de l'attaque de sa mine
en juin et la morosité du marché mondial de l'uranium après la
catastrophe de Fukushima, au Japon.
"Nous rappelons très clairement et très fermement que les employés
du site avaient des tenues de travail adaptées, et bénéficiaient de
sensibilisations régulières aux enjeux de sécurité au travail et de
radioprotection", a réagi un porte-parole du groupe, interrogé par
l'AFP.
Il n'y a jamais eu d'exploitation minière en tant que telle du
gisement de Bakouma, mais des travaux d'exploration et de
préparation pour une mine à ciel ouvert. Le site avait été acquis
par Areva en même temps que des mines en Afrique du Sud et en
Namibie à l'occasion du rachat à prix d'or par le groupe français
de la société minière canadienne Uramin.
Cette opération, conclue pour 2,5 milliards de dollars (1,8
milliard d'euros à l'époque), a tourné au fiasco financier et fait
actuellement l'objet d'une enquête par la justice française, qui
soupçonne une escroquerie.
Le comité de suivi déplore aussi dans le rapport qu'Areva ait
négligé la réhabilitation du site après son départ et que le groupe
ait fait obstruction à ses travaux en dissimulant ou détruisant des
données.
En ce qui concerne la réhabilitation des lieux, "Areva s'est
acquittée de toutes ses obligations en la matière", a rétorqué le
porte-parole du groupe.
"Aujourd'hui, Areva est toujours titulaire des permis
d'exploitation (...) mais n'est cependant plus +responsable+ du
site de Bakouma dont il n'a plus la garde matérielle compte tenu de
l'état de +force majeure+ notifié aux autorités centrafricaines au
printemps 2013 et qui prévaut toujours" dans un contexte de guerre
civile, a-t-il ajouté.
(END) Dow Jones Newswires
February 05, 2016 09:44 ET (14:44 GMT)