Attribution du marché du stade Pierre Mauroy: le président de la métropole de Lille en garde à vue
03 Avril 2017 - 10:00PM
Dow Jones News
Le président de la métropole européenne de Lille (MEL), Damien
Castelain, a été placé en garde à vue lundi dans le cadre de
l'enquête sur l'attribution de la construction du Grand Stade de
Lille, a-t-on appris auprès du parquet de Lille.
Damien Castelain (sans étiquette) a été placé "en garde à vue" dans
les locaux de la police judiciaire de Lille, a indiqué le parquet à
l'AFP, confirmant une information de La Voix du Nord.
Selon cette même source, au total, cinq personnes sont actuellement
en garde à vue dans ce dossier.
Le président de la MEL "s'est présenté à une convocation de la
police judiciaire" lundi matin, a simplement affirmé de son côté
l'entourage de M. Castelain.
Le projet du grand stade de Lille inauguré à l'été 2012, avait été
développé sous les présidences successives à la Communauté urbaine
de Lille (Ex-MEL) de Pierre Mauroy et Martine Aubry. L'enceinte
ultramoderne de 50,283 places héberge principalement les matches à
domicile du LOSC, club de football de Lille, et a accueilli des
matches de l'Euro-2016.
Pour ce marché de 314 millions d'euros, selon la Métropole
européenne de Lille, Eiffage était en concurrence avec le
consortium Norpac-Bouygues, qui proposait un projet à 268,5
millions d'euros et avec Vinci et son projet à 324 millions
d'euros.
Une information judiciaire a été ouverte fin 2012 sur les
conditions d'attribution du chantier au groupe de BTP Eiffage, à la
suite d'une plainte avec constitution de partie civile auprès du
doyen des juges d'instruction déposée en décembre 2010 par Eric
Darques, ex-élu (RPF) de Lambersart (Nord).
M. Darques s'était étonné que le projet d'Eiffage présentant, selon
lui, un surcoût de "108,5 millions d'euros" par rapport au projet
du groupe Norpac-Bouygues, ait été choisi.
Pour la Métropole de Lille, "l'affirmation d'un surcoût du prix de
108,5 millions d'euros", avancée par M. Darques, constitue une
triple "contre vérité": "elle ne correspond en rien à la réalité
des offres, elle fait totalement silence sur le fait qu'il s'agit
de projet radicalement différents, elle est contraire aux réalités
du contrat signé et au mécanisme de rémunération d'Eiffage".
La MEL a été mise en examen le 15 novembre 2016 en tant que
personne morale pour favoritisme, et l'enquête a été élargie en
décembre 2016 par la justice à la recherche d'une "corruption" et
d'un "trafic d'influence".
En cause selon une source policière: un voyage à Budapest pour le
Grand Prix de F1 de Hongrie en août 2010 organisé par Eiffage et
auquel auraient participé deux élus communautaires, Damien
Castelain, alors vice-président de la Communauté urbaine de Lille,
et Henri Segard, mais aussi un ex-cadre d'Eiffage.
De source policière, on indique que des perquisitions ont été
opérées dans le cadre de cette affaire en octobre 2015 à la Mel et
au siège d'Eiffage à Paris, et en décembre 2016 dans un site de
stockage de données du groupe Eiffage dans le Pas-de-Calais et chez
deux anciens cadres de l'entreprise.
(END) Dow Jones Newswires
April 03, 2017 15:40 ET (19:40 GMT)
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