Bâle lève une hypothèque sur les dividendes des banques - Plus Europe
11 Décembre 2017 - 10:09AM
Dow Jones News
Alexandre Garabedian,
L'Agefi
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les banques européennes, et notamment
françaises, craignaient un mauvais accord à Bâle. Elles ont
pourtant été vendredi les grandes bénéficiaires du compromis trouvé
entre régulateurs internationaux sur la finalisation des exigences
en capital du secteur. L'indice Euro Stoxx 50 des banques a gagné
2,33%. La hausse des valeurs bancaires, qui se poursuivait lundi
matin notamment à Paris, signale le soulagement des investisseurs,
qui disposent de plus de visibilité sur la politique de dividende
des groupes cotés.
Les arbitrages du Comité de Bâle vont certes accroître les
exigences du secteur. L'impact par établissement est encore
difficile à évaluer. Selon les analystes de HSBC, les actifs
pondérés du risque (RWA) des vingt grandes valeurs suivies par le
courtier grossiraient en moyenne de 14% en 2017, pro forma, ce qui
dégraderait de 150 points de base les ratios common equity tier one
(CET1), avec de grands écarts d'un groupe à l'autre.
Retour amélioré à l'actionnaire
Plus favorable que le marché nel'espérait, l'accord pourrait encore
être adouci lors de sa transposition dans les règles européennes.
Plusieurs courtiers estiment aussi que le superviseur européen --
la Banque centrale européenne -- pourrait abaisser ses exigences de
capital dites de pilier 2 afin de limiter l'impact négatif de Bâle.
Or, c'est l'écart entre le ratio de solvabilité publié et
l'exigence du superviseur, fixée au cas par cas, qui détermine la
capacité d'une banque à verser des dividendes et à payer des
coupons.
Seules quelques banques présenteraient, en théorie, un déficit en
capital en 2019, selon les estimations de Credit Suisse: Deutsche
Bank, Barclays et deux banques suédoises. Cela "ne devrait pas
affecter à court terme la politique de dividendes", puisque les
règles entreront en vigueur à partir de 2022 jusqu'en 2027.
"Nous pensons que le marché donnera trois ans aux banques pour
atteindre les niveaux requis", nuancent les analystes d'UBS. Le
courtier y voit néanmoins "un soulagement pour l'ensemble du
secteur, et notamment pour les banques qui seront bientôt capables
de payer des dividendes attractifs".
Oddo BHF en tire de son côté "un biais positif pour les banques du
Benelux (ING, ABN Amro, KBC) où l'inflation probablement moindre
des RWA pourrait relancer la thématique de retour amélioré à
l'actionnaire". ABN Amro a d'ailleurs signé la plus forte hausse de
l'indice (+5,25%) vendredi et poursuivait sa hausse lundi en début
de matinée. Le courtier voit également dans l'accord une bonne
nouvelle pour les quatre banques françaises cotées.
-Alexandre Garabedian, L'Agefi. ed : ECH
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December 11, 2017 03:49 ET (08:49 GMT)
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