Bouleversements en cascade à la tête des énergéticiens français
21 Octobre 2014 - 01:32PM
Dow Jones News
En quelques jours, le secteur énergétique français s'est
retrouvé chamboulé avec la non reconduction d'Henri Proglio chez
EDF, le départ pour cause de maladie de Luc Oursel chez Areva et la
disparition brutale du patron de Total, Christophe de Margerie.
En attendant peut-être l'abandon de la direction opérationnelle de
GDF Suez par Gérard Mestrallet.
La mort accidentelle dans un accident d'avion du PDG de Total
laisse ce mardi un grand vide à la tête du premier groupe français
en termes de chiffre d'affaires, auquel Christophe de Margerie
avait fortement imprimé sa marque.
M. de Margerie avait été renouvelé pour trois ans en 2012 et
n'avait pas désigné de dauphin même s'il s'était dit partisan
d'"une transition en douceur".
Le groupe a annoncé mardi matin que son conseil d'administration se
réunirait "dans les plus brefs délais".
Parmi les membres du comité exécutif, au sein duquel le choix du
nouveau patron devrait être fait, selon un courtier parisien, les
deux noms les plus cités sont Patrick Pouyanné, le directeur
général de la branche Raffinage-Chimie, et Philippe Boisseau,
directeur général Marketing & Services et Energies
nouvelles.
Le bouleversement à la tête des énergéticiens français avait
commencé par le non-renouvellement du mandat d'Henri Proglio, 65
ans, à la tête d'EDF la semaine dernière.
- Assurer "le bon fonctionnement de l'entreprise" -
Le gouvernement, déjouant les pronostics qui donnaient le PDG
sortant favori pour sa propre succession, a décidé de nommer
Jean-Bernard Lévy, l'actuel patron de Thales, à la tête de
l'électricien français, détenu à 84,5% par l'Etat.
Jean-Bernard Lévy figure désormais parmi les 12 administrateurs du
groupe dont la nomination doit être approuvée le 21 novembre lors
d'une assemblée générale, la veille de la fin officielle du mandat
d'Henri Proglio.
Chez Areva, Luc Oursel, à la tête du groupe depuis trois ans et
demi, a annoncé lundi son départ pour des raisons de santé,
obligeant le groupe nucléaire, en difficulté dans un secteur en
crise depuis la catastrophe de Fukushima, à lui trouver rapidement
un successeur.
Le conseil de surveillance doit décider mercredi de son
remplacement temporaire "pour permettre le bon fonctionnement de
l'entreprise jusqu'à la tenue de la prochaine assemblée générale",
a fait savoir Areva.
Cette assemblée générale doit se tenir le 9 décembre.
Le groupe, détenu à 87% par des capitaux publics, doit également y
avaliser une réforme de son mode de gouvernance pour se transformer
en société à conseil d'administration avant la fin 2014.
L'Etat en avait fait la demande afin d'accroître le contrôle des
actionnaires sur les décisions stratégiques, critiquées au
printemps dans un pré-rapport de la Cour des comptes.
Enfin ce mardi, c'est GDF Suez qui pourrait faire un pas décisif
dans la succession programmée de son PDG Gérard Mestrallet, qui
sera atteint en mai 2016 par la limite d'âge de 67 ans.
Le conseil d'administration du géant mondial de la production et de
la distribution de gaz doit se prononcer sur la nomination
d'Isabelle Kocher, actuelle directrice financière, en tant
qu'administrateur et directrice générale déléguée du groupe, en
remplacement de Jean-François Cirelli.
Cela placerait Mme Kocher en position de favorite pour succéder à
Gérard Mestrallet et contrecarrerait les ambitions du numéro deux
Jean-François Cirelli.
Selon l'entourage de Gérard Mestrallet, le PDG serait prêt à
anticiper son départ de son poste de directeur général, estimant
que sa succession pourrait passer par une dissociation d'avec la
fonction de président.
Mais cette décision ne fait pas l'unanimité, la CGT, syndicat
majoritaire du groupe, ayant prévenu vendredi qu'elle s'opposerait
à la nomination de Mme Kocher comme administrateur.
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