Un mouvement de délocalisation des établissements financiers britanniques pourrait avoir un impact "significatif" sur le marché de l'immobilier de bureaux en Ile-de-France et Icade s'y prépare, affirme le directeur général de la foncière, Olivier Wigniolle. Le groupe est "en ordre de bataille", a-t-il souligné.



"Il est un peu tôt pour savoir si ce mouvement aura lieu, mais il pourrait être significatif à l'échelle du marché parisien", a indiqué le dirigeant à Dow Jones Newswires, après le vote britannique pour sortir de l'Union européenne de la semaine dernière.



Si une entreprise basée au Royaume-Uni décide de relocaliser 10.000 personnes en région parisienne, cela représenterait 200.000 mètres carrés loués, soit un volume de 10% de transactions supplémentaires, calcule Olivier Wigniolle.



"Le taux de vacance - de l'ordre de 7% à 8% en Ile-de-France - pourrait chuter rapidement et il y aurait très vite une situation de tension sur les surfaces disponibles et donc sur les prix", indique-t-il.



"Le stock existant de bureaux n'est pas suffisant pour répondre à une forte demande, on pourrait donc imaginer un impact sur le lancement de nouveaux immeubles", ajoute Olivier Wigniolle.



Pour faire face à un éventuel afflux de demandes, Icade envisage d'accélérer deux ou trois projets de construction de bureaux en région parisienne, comme le projet Campus Défense, afin d'avancer les lancements à septembre et octobre prochains.



"En cas de délocalisation à Paris, il y aura une prime à celui qui sera prêt en premier", prédit Olivier Wigniolle, qui envisage de renforcer ses équipes dans la production d'immeubles.



Icade, filiale de la Caisse des Dépôts, dispose d'un patrimoine immobilier de 9,2 milliards d'euros, dont 80% est composé de bureaux ou de parcs d'affaires. Le groupe est notamment présent à Paris, avec un immeuble de bureaux sur les Champs Elysées et dans le quartier d'affaires de la Défense. Icade y détient la tour Eqho, qui accueille les équipes de KPMG, d'Air Liquide et de la Banque de France.





Les contacts se multiplient avec Londres





Pour l'heure, Icade indique n'avoir pas reçu de "demandes concrètes" de sociétés basées au Royaume-Uni pour des bureaux. Mais la société foncière multiplie les contacts commerciaux avec les directions immobilières des groupes financiers britanniques pour présenter ses projets immobiliers, indique Olivier Wigniolle. Le dirigeant estime que les premières annonces concrètes de délocalisation d'entreprises basées au Royaume-Uni interviendront avant la fin de l'année.



Après le vote sur une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE), les établissements financiers attendent de savoir s'ils pourront continuer à bénéficier du "passeport européen". Cette réglementation permet à une institution financière basée outre-Manche d'opérer des transactions financières dans n'importe quel pays de l'UE.



Si les établissements financiers de la City perdent ce "passeport européen", la relocalisation des équipes sera très probable et Paris devrait en bénéficier plus que Francfort en raison de son cadre de vie, estime Olivier Wigniolle.



Le dirigeant prévient toutefois que la question de la fiscalité risque d'être un frein à un mouvement de délocalisation en France. Ce qui pourrait permettre à d'autres places financières aux conditions fiscales plus avantageuses, comme Dublin et Lisbonne, d'émerger au dépend de Paris.





-Blandine Hénault, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 53; blandine.henault@wsj.com ed: ECH





(END) Dow Jones Newswires



July 01, 2016 05:35 ET (09:35 GMT)




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