Olivier Pinaud,



L'Agefi





Paris (Agefi-Dow Jones)--Engie (ENGI.FR) a du mal à renoncer aux grands projets de fusions-acquisitions. Le groupe français et son homologue allemand RWE (RWE.XE) réfléchissent à un scénario de rapprochement autour d'Innogy (IGY.XE), la filiale de services, d'énergies renouvelables et de réseaux de RWE, rapportait Reuters vendredi. Aucun des trois groupes n'a fait de commentaires.



Ces réflexions ne sont pas nouvelles. Ces derniers mois, Isabelle Kocher, la directrice générale d'Engie, a dû démentir à plusieurs reprises tout intérêt de son groupe pour son concurrent allemand. Mais à l'époque elle répondait surtout à une question sur une prise de participation minoritaire. Cette fois, le schéma envisagé irait plus loin. Engie prendrait le contrôle d'Innogy, en reprenant les 76,8% au capital que RWE a conservé après la scission en Bourse de sa filiale l'automne dernier. En échange, le groupe allemand deviendrait actionnaire d'Engie.



Selon Bryan Garnier, aux cours de Bourse actuels et sur la base d'un rachat en actions de 100% d'Innogy, RWE posséderait 28% de la nouvelle entreprise devant l'Etat français, qui descendrait à 18%, contre 28,65% actuellement. Cela nécessiterait une évolution de la loi qui impose que l'Etat ne puisse passer sous la minorité de blocage (33% en droits de vote) pendant plus de deux ans. Ce schéma franco-allemand répondrait à la volonté du président Emmanuel Macron de renforcer les liens avec l'Allemagne.



En mars, les analystes crédit de Natixis reconnaissaient qu'Innogy "affiche un profil en parfaite adéquation avec les nouveaux axes stratégiques d'Engie", rappelant que la filiale de RWE "cible la décentralisation de la production et la décarbonisation avec les énergies renouvelables" et "cherche à accroître sa présence dans les réseaux de distribution et dans la commercialisation". En 2016, Innogy a réalisé 78% de son Ebitda dans des activités contractualisées (renouvelables) ou stables (réseaux), deux métiers prioritaires pour Engie et sa directrice générale.



Cette opération d'envergure viendrait toutefois remettre en question la trajectoire définie par Isabelle Kocher alors que la stratégie définie début 2016 commence à porter ses fruits dans les résultats du groupe. La directrice générale d'Engie a fait des investissements et de la croissance interne le principal moteur du groupe d'énergie. Et si Innogy répond aux activités visées par Engie, son intégration, forcément compliquée, ferait peser un risque sur le pilotage du groupe.





-Olivier Pinaud, L'Agefi ed: VLV





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May 22, 2017 05:22 ET (09:22 GMT)




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