Alors que quatre des principales foncières cotées sur Euronext ont publié leurs comptes semestriels mercredi soir et jeudi matin, un constat s'impose: la baisse du coût de leur endettement a une nouvelle fois dopé leurs résultats. En revanche, la progression des revenus locatifs est demeurée souvent poussive, notamment pour les foncières de bureaux.



C'est ainsi, par exemple, que Gecina (GFC.FR) a vu ses frais financiers reculer de plus 25% sur un an au premier semestre. Dans le même temps, le coût de l'endettement d'Unibail Rodamco (UL.AE), le numéro un du secteur en Europe, a atteint un nouveau plus bas historique, à 2,3%.



Marchés immobiliers convalescents



Au cours des cinq dernières années, les foncières d'Europe continentale ont bénéficié d'un contexte extrêmement favorable pour refinancer leurs emprunts. Elles ont profité de taux d'intérêts de long terme toujours plus faibles et d'une relative bienveillance des banques et des investisseurs obligataires, séduits par la régularité de leurs revenus.



Compte tenu du caractère très récurrent des loyers, les foncières sont généralement en mesure de recourir massivement à l'emprunt pour financer leurs investissements.



Cette baisse des frais financiers a permis à de nombreux groupes de composer sereinement avec des marchés immobiliers européens sous-jacents moins porteurs, pénalisés notamment par la hausse du chômage, une consommation des ménages sous pression, et une inflation très faible. Malgré une évolution des revenus locatifs souvent mitigée, de nombreuses foncières sont ainsi parvenues à faire progresser significativement leurs performances opérationnelles.



Les taux longs remontent



Malheureusement, l'aubaine des taux d'intérêt toujours plus faibles semble toucher à sa fin, alors que le rendement des emprunts d'Etat allemands ou français a fortement rebondi depuis la mi-avril.



Ceci ne signifie pas que le coût de la dette des foncières soit sur le point de s'envoler à nouveau. La structure de leur passif financier devrait leur permettre de voir venir encore un certain temps. Cependant une hausse semble inévitable à terme.



Ce renchérissement anticipé du coût du capital a conduit certains analystes à réduire drastiquement leurs objectifs de cours pour certains titres de foncières européennes. Exane BNP Paribas, par exemple, a récemment revu en baisse de 9% son objectif pour l'action Icade (ICAD.FR) et de 5% celui pour Gecina.



Faute de retrouver une dynamique plus favorable concernant les revenus locatifs, cela ne pourrait être qu'un début.



-Yann Morell y Alcover, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 75; yann.morellyalcover@wsj.com (ed/EC)



"Le Market Blog" est le blog économique et financier du Service français de Dow Jones Newswires.

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