La Grèce va élaborer d'ici à la fin de la semaine une proposition définitive sur la façon de traiter les obligations que certains créanciers n'ont pas voulu apporter au programme de restructuration de la dette du pays, a déclaré mardi un haut représentant du gouvernement grec.



Le pays a jusqu'au 15 mai pour rembourser un emprunt obligataire qui n'a pas été inclus dans l'opération.



Il s'agit ici de savoir si la Grèce va rembourser cet emprunt de 450 millions d'euros ou bien opter pour un défaut - une décision qui créerait un précédent inquiétant pour les marchés de la dette européenne et pourrait provoquer de nouvelles turbulences sur les marchés financiers.



La décision reviendra probablement à un gouvernement par intérim qui pourrait être formé au cours des prochains jours, pour diriger le pays avant la tenue de nouvelles élections législatives, probablement au mois de juin. Le pays se trouve dans une impasse après le scrutin de dimanche et le désaveu infligé au Pasok et à Nouvelle Démocratie, les deux grands partis qui gouvernaient dans le cadre d'une coalition depuis novembre.



"Le gouvernement actuel va soumettre une proposition au nouveau gouvernement par intérim sur ce qu'il faut faire avec ces obligations de droit étranger. Nous allons probablement élaborer cette proposition d'ici à la fin de la semaine", a déclaré le représentant gouvernemental. "En gros, une proposition de 'oui' ou de 'non' sera soumise au nouveau gouvernement, c'est-à-dire rembourser ou pas les obligations" non concernées par la restructuration.



"En tant que gouvernement sortant, nous ne pouvons pas laisser cette question ouverte, nous voulons qu'il y ait une transition en douceur et dissiper l'incertitude", a ajouté le représentant. "Le gouvernement provisoire aura notre proposition en main et décidera, mais il devra évidemment voir ça avec les partis politiques" qui le soutiennent, a-t-il ajouté.



Le mois dernier, la Grèce a réalisé une vaste restructuration de sa dette, exigée par ses partenaires européens et par le Fonds monétaire international (FMI) en échange d'un nouveau plan de sauvetage de 130 milliards d'euros. Quelque 199 milliards d'euros d'emprunts d'Etat grecs ont été restructurés, soit 96,9% des 205,5 milliards d'euros d'obligations d'Etat qui étaient détenues par les créanciers privés du pays.



Toutefois, des investisseurs possédant quelque 6 milliards d'euros de titres de dette émis par la Grèce, mais qui sont de droit étranger et non grec, ou d'obligations émises par des entreprises publiques grecques et garanties par le gouvernement, ont refusé de participer à cette restructuration. Parmi les titres concernés figure l'emprunt arrivant à échéance le 15 mai.



-Alkman Granitsas et Stelios Bouras, Dow Jones Newswires



(Version française Maylis Jouaret, Lydie Boucher)