Le président français François Hollande s'est efforcé vendredi de resserrer les liens avec l'Angola, pays pétrolier et puissance diplomatique d'influence en Afrique.



Politique, la visite de M. Hollande, accompagné d'une cinquantaine de chefs d'entreprises, était aussi très économique: des contrats et lettres d'intention de plusieurs centaines de millions d'euros ont été signés par Total, Accor, Eiffage, Météo France.



De même, l'Agence française de développement (AFD), bras financier de la diplomatie française, a annoncé l'ouverture d'un bureau à Luanda et Air France un troisième vol hebdomadaire Paris-Luanda.



Si le montant d'un milliard d'euros avancé par l'Elysée avant le voyage n'a pas été atteint, les contrats signés vendredi attestent néanmoins de la réconciliation entre les deux pays longtemps en froid après l'affaire des ventes d'armes illicites de l'Angolagate de 1994.



"L'Angola a une place influente dans les organisations africaines régionales, dans l'UA (Union africaine) et au Conseil de sécurité de l'ONU où il siège jusqu'en 2016, et il est un appui pour la France", a souligné le président français, après ses entretiens avec son homologue Jose Eduardo dos Santos.



Le chef de l'Etat français, qui s'est envolé dans l'après-midi pour Yaoundé, dernière étape de sa tournée africaine, s'est abstenu à Luanda d'aborder les sujets épineux, dont le respect des principes démocratiques et des droits de l'Homme ainsi que la question de la corruption et des inégalités sociales.



Quinze militants dont un rappeur, issu du mouvement de jeunesse qui demande le départ de M. dos Santos depuis 2011 et réclame des conditions de vie meilleures, ont été jetés en prison la semaine dernière, accusés de vouloir renverser le régime.



Indépendant depuis 1975, l'Angola est dirigé par M. dos Santos depuis 1979, soit presque 36 ans. Deuxième plus gros producteur de pétrole du continent après le Nigeria, le pays a vu son PIB multiplié par 10 entre 2002 et 2013. Pour autant, plus de la moitié des Angolais vivent encore avec moins de deux dollars par jour et la chute des cours de l'or noir depuis la fin 2014 provoque d'importantes difficultés.



- Condamnation de Boko Haram -



M. dos Santos a confirmé une "volonté commune de resserrer les relations" avec la France, après que les deux dirigeants ont paraphé une lettre d'intention pour renforcer la coopération militaire, davantage symbolique que concrète à ce stade.



"Je suis certain que cette visite d'Etat sera un jalon indélébile dans la relation", a-t-il ajouté, lors de la déclaration commune des deux chefs d'Etat, sans possibilité pour les journalistes de poser des questions.



M. dos Santos a remercié la France pour son "rôle positif" et son "apport à l'Afrique dans la lutte contre le terrorisme et la préservation de la paix et de la sécurité".



"L'Angola a l'intention de poursuivre les efforts diplomatiques concertés afin de coopérer vers des objectifs communs", a-t-il déclaré.



M. Hollande a remercié son homologue pour son soutien "particulièrement crucial" en Centrafrique. En 2014, l'Angola avait fait un don de 10 millions de dollars à Bangui en 2014 pour soutenir le fonctionnement du gouvernement de transition.



Les deux présidents ont également évoqué la lutte contre les insurgés islamistes nigérians de Boko Haram, qui en l'espace de deux jours ont tués près de 170 personnes dans le nord-est du Nigeria.



"Nous condamnons les actes inacceptables de terrorisme et de violence gratuite commis par des groupes extrémistes au nom de la religion", a déclaré M. dos Santos.



La lutte contre les islamistes de Boko Haram, actifs dans l'extrême nord du Cameroun, sera au coeur des discussions de M. Hollande avec son homologue Paul Biya à Yaounde, où le président français ne restera que quelques heures.



Une opération militaire régionale lancée en février par le Nigeria et les pays voisins, Tchad en tête, a permis au pouvoir nigérian de reprendre possession de la quasi-totalité des localités du nord-est contrôlées par le groupe armé. Mais les attentats n'ont pas cessé pour autant, comme en témoignent les derniers massacres.

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