L'opérateur de télécommunications Iliad (ILD.FR) a annoncé jeudi viser une croissance de son excédent brut d'exploitation (Ebitda) supérieure à 10% en 2015, après avoir publié des résultats 2014 marqués par de nombreux recrutements d'abonnés mais aussi par la hausse de la TVA et la fin de l'asymmétrie des terminaisons d'appels.



Le résultat net d'Iliad s'est inscrit à 278,4 millions d'euros l'année dernière, en hausse de 4,9% par rapport à 2013, tandis que l'Ebitda consolidé est ressorti à 1,28 milliard d'euros, en progression de 6,6%. Le chiffre d'affaires annuel a augmenté de 11,2% à 4,17 milliards d'euros, tiré notamment par le développement des activités mobiles de l'opérateur.



Selon un consensus réalisé par FactSet, les analystes tablaient en moyenne sur un résultat net de 301,9 millions d'euros, sur un Ebitda de 1,26 milliard d'euros et sur un chiffre d'affaires de 4,15 milliards d'euros en 2014.



Iliad a dégagé l'an dernier un free cash-flow des activités ADSL de 737 millions d'euros, en hausse de 15,8%.



Les revenus des activités mobiles ont bondi de 28% à 1,61 milliard d'euros. Dans la branche "fixe" (accès à Internet, télévision et téléphonie fixe), le chiffre d'affaires a progressé de 2,7% à 2,56 milliards d'euros.



A fin décembre, Iliad comptait 10,1 millions d'abonnés à la téléphonie mobile, ce qui représente une part de marché d'environ 15%, contre 8,04 millions au 31 décembre 2013. Le groupe comptait également 5,87 millions d'abonnés au haut débit en fin d'année dernière, contre 5,64 millions un an plus tôt.



En 2015, Iliad compte poursuivre le développement de ses activités dans le mobile et notamment atteindre environ 60% de couverture de la population en 4G. A long terme, le groupe vise une part de marché de 25% dans le mobile et dans le fixe. Iliad a pour ambition d'atteindre une marge d'Ebitda de plus de 40% d'ici à la fin de la décennie.



LE COMMENTAIRE DE L'ENTREPRISE:



La performance du groupe "est d'autant plus appréciable que le contexte a été fortement concurrentiel tout au long de l'année avec une agressivité commerciale et tarifaire des concurrents. Malgré la hausse très pénalisante du taux de TVA et ce contexte concurrentiel, le groupe est parvenu à maintenir l'ARPU [revenu moyen par utilisateur] au-dessus de 35 euros, permettant d'assurer une croissance du chiffre d'affaires de près 3% sur les activités fixes pour atteindre 2,6 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année," a indiqué Iliad dans un communiqué.



LE CONTEXTE:



En octobre dernier, Iliad a renoncé à acquérir T-Mobile US (TMUS), le quatrième opérateur mobile américain, filiale de Deutsche Telekom (DTK.XE). A la surprise générale, le groupe avait proposé en juillet de reprendre 56% de T-Mobile pour 33 dollars par action, une offre qu'il avait ensuite améliorée sans succès.



Si Iliad cherche des pistes de croissance externe hors de son pays d'origine, il est aussi partie prenante du mouvement de consolidation en cours dans le secteur en France. L'opérateur fondé par Xavier Niel avait ainsi convenu avec Bouygues (EN.FR) de lui reprendre son réseau mobile, Bouygues Telecom, en cas de succès de l'offre du conglomérat sur SFR. Mais la reprise de SFR par Numericable a mis fin aux ambitions et de Bouygues et d'Iliad.



Pour l'heure, Iliad se concentre en France sur le développement de son propre réseau. L'opérateur, qui utilise actuellement le réseau d'Orange (ORA.FR) via un contrat d'itinérance, s'est fixé comme objectif de couvrir 95% de la population française avec son propre réseau 3G dans deux ans.



Il a aussi repris l'offensive dans le fixe, son activité historique. Le groupe a dévoilé mardi un nouveau décodeur Freebox triple-play (TV, Internet, téléphone) dit d'entrée de gamme, non sans avoir auparavant créé le "buzz" autour de cette annonce. Iliad a déclenché des spéculations sur Internet lundi en envoyant une invitation pour la révélation d'une "surprise". Cette annonce a fait baisser les actions des groupes de télécommunications lundi, en raison de craintes sur la possibilité qu'Iliad réduise encore fortement les prix sur le marché de la téléphonie mobile.



-Yann Morell y Alcover et Blandine Hénault, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 75; yann.morellyalcover@wsj.com



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