Japon: le coût de démantèlement de Fukushima Daiichi dépassera largement l'estimation de 17 mds EUR (ministère)
25 Octobre 2016 - 9:30AM
Dow Jones News
Le coût du démantèlement de la centrale nucléaire accidentée
Fukushima Daiichi dépassera largement les 2.000 milliards de yens
(17 milliards d'euros) précédemment estimés, a indiqué mardi un
comité du ministère de l'Industrie.
Dans un programme "d'accélération de la reconstruction de la région
de Fukushima" datant de 2013, le gouvernement avait évalué à 2.000
milliards de yens (le double du précédent montant), le coût de
l'assainissement des six réacteurs de la centrale mise en péril par
le tsunami du 11 mars 2011.
Mais cette somme (qui comprend le total consacré à la gestion de
l'eau contaminée et au démantèlement) sera largement dépassée,
selon les documents rendus publics mardi par l'instance mise en
place pour étudier en détail le "problème de la compagnie Tepco"
(Tokyo Electric Power) qui gère le site.
"X milliers de milliards de yens" seront requis, écrivent les
experts.
Il faudra au moins trois décennies pour récupérer le combustible
fondu dans trois unités et nettoyer les lieux du mieux
possible.
S'ajouteront au coût du démantèlement au moins 10.000 milliards de
yens (88 milliards d'euros) de dommages et intérêts versés aux
particuliers et entreprises de la région affectés par cette
catastrophe, prévient le comité.
Le désastre de Fukushima a chassé de chez elles des dizaines de
milliers de personnes et stoppé net des activités industrielles,
artisanales et commerciales.
Mi-2014 déjà, un universitaire japonais, Kenichi Oshima, professeur
d'économie environnementale à l'Université Ritsumeikan, avait
chiffré à "au minimum 11.082 milliards de yens" (96 milliards
d'euros actuels) les sommes à débourser pour payer les dégâts de
cette catastrophe survenue à la suite d'un gigantesque séisme dans
le nord-est de l'archipel.
Selon M. Oshima, la particularité de ce type d'accident est que le
coût pour la société augmente au fil du temps et qu'on ne parvient
pas à le prévoir et à l'appréhender dans son intégralité.
Le groupe Tepco est dans l'incapacité de payer seul les sommes
astronomiques dont il s'agit, et l'Etat, qui est devenu son premier
actionnaire, tente de trouver divers moyens pour ne pas susciter la
colère des contribuables, notamment en demandant publiquement à la
compagnie de faire des économies et en tançant de temps à autre ses
dirigeants.
(END) Dow Jones Newswires
October 25, 2016 03:10 ET (07:10 GMT)