Klépierre peut rebondir après un passage peu concluant au sein du CAC 40 - DJ Plus
14 Mars 2017 - 3:54PM
Dow Jones News
Guillaume Bayre,
Agefi-Dow Jones
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Klépierre (LI.FR) a lancé un programme de
rachat d'actions de 500 millions d'euros (soit environ 4,5% de sa
capitalisation), ce qui a été interprété comme une façon de faire
passer auprès des investisseurs la sortie du titre de l'indice CAC
40. Hormis une question d'image, la décision du conseil
scientifique des indices de retirer l'action du spécialiste des
centres commerciaux en Europe a cependant peu de conséquences
pratiques.
Entre l'annonce de son inclusion parmi l'échantillon de l'indice
vedette parisien, le 21 décembre 2015, et celle de son exclusion,
vendredi dernier, Klépierre a reculé de 9,57%. La parenthèse CAC 40
constitue donc plutôt un accroc après une performance moyenne
supérieure à 23% par an entre 2012 et 2015 pour le titre. Mieux
vaut la refermer pour passer à autre chose.
Autorisé l'an dernier en assemblée générale, le programme de rachat
d'actions ne détourne pas Klépierre de son objectif de maintenir
son ratio "loan-to-value" ou LTV, une mesure du taux d'endettement
propre au secteur immobilier, entre 35 et 40% et ne menace pas sa
notation "A-", a signalé Standard & Poor's. Et la foncière
conserve toute souplesse, n'étant absolument pas contrainte
d'épuiser la totalité du budget de 500 millions d'euros
projeté.
Un bonus pour les actionnaires
Le programme de rachat d'actions n'est donc pas un argument
catégorique en faveur du titre. Tout au plus faut-il y voir un
éventuel bonus pour les actionnaires, en sus du dividende déclaré
de 1,82 euro par action au titre de 2016 qui, à lui seul, offre un
rendement de plus de 5% par rapport au cours actuel, et un signal
que le groupe juge la valorisation actuelle plutôt attrayante. De
fait, la marge est considérable par rapport au prix maximum
théorique de 55 euros par action fixé pour les rachats.
A contrario, Klépierre ne peut pas compter sur un effet d'annonce
pour réveiller son cours de Bourse, que même les bons résultats de
l'exercice écoulé, publiés en février, n'ont pas suffi à
dynamiser.
L'an dernier, le groupe a enregistré sa meilleure performance
depuis le lancement de sa stratégie consistant à se recentrer sur
les centres commerciaux, en 2012. Soutenu par la fusion-absorption
du spécialiste néerlandais Corio intervenue l'année précédente, le
cash-flow net par action a atteint 2,31 euros en 2016, en
augmentation de 6,8% en données comparables, tandis que
l'endettement net a reculé à 8,6 milliards d'euros, permettant une
diminution du ratio LTV à 36,8%, contre 39,2% fin 2015. Quant à la
valeur nette des actifs, mesurée selon les normes de l'EPRA, la
fédération européenne de l'immobilier coté, elle a progressé de
près de 6%, à 36,7 euros par action (35,2 euros en "triple net",
après impôt sur les plus-values latentes et mise à valeur de marché
des instruments financiers et de la dette).
Impact limité de la hausse des taux d'intérêt
Les inquiétudes liées à la hausse des taux d'intérêt expliquent
largement le parcours décevant de Klépierre, en dépit de ses
performances opérationnelles. Mais cet impact doit être relativisé
: le coût moyen de la dette, de 2,1% en 2016, descendrait à 2%
d'ici à 2018 même en cas de hausse des taux de 100 points de base,
grâce à la politique de couverture. Il faudrait une hausse de
l'ordre de 200 points de base pour commencer à constater une
augmentation du coût moyen à 2,2% d'ici à l'année prochaine.
A l'inverse, l'indexation qui est la norme pour les loyers
commerciaux en Europe aurait un effet positif pour les loyers
perçus en cas de reprise de l'inflation concomitante à une hausse
des taux. Au plan des cash-flows, l'effet d'une hausse des taux
serait donc limité, même si cela affecterait plus fortement la
valorisation comptable du patrimoine.
Ce qui fera la différence sera donc la capacité de Klépierre à
piloter la création de valeur par la pertinence des nouveaux
projets et l'adéquation aux besoins des distributeurs. A court
terme, c'est plutôt bien engagé. Soutenu par un portefeuille en
développement surtout constitué d'extensions, comme celle de Val
d'Europe à proximité de Disneyland Paris Marne-la-Vallée ou de Hoog
Catharijne à Utrecht - le plus grand centre commercial des Pays-Bas
et l'un des plus importants en Europe - le cash-flow devrait encore
progresser cette année.
Pour les actionnaires avant tout en quête de rendement, c'est sans
doute là le principal argument.
-Guillaume Bayre, Agefi-Dow Jones ; 01 41 27 47 93; gbayre@agefi.fr
ed: VLV - ECH
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March 14, 2017 10:34 ET (14:34 GMT)
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