PARIS (Agefi-Dow Jones)--Si Don Quichotte revenait parmi nous, il aura la figure de Donald Trump et ordonnerait à Rossinante de charger les éoliennes.



La relance de la politique charbonnière qu'il vient d'impulser, en signant une "ordonnance exécutoire" abrogeant des régulations de réduction des émissions carbonées prises par son prédécesseur, demeurera sans effet notable, pour des raisons économiques et financières.



Economiques car, comme le souligne Patrick Pouyanné, le PDG de Total, les Etats-Unis de Barack Obama ne se sont pas ralliés à l'accord sur Paris sur le Climat par écologisme débridé mais par un calcul simple : il est avantageux pour le pays de troquer du charbon contre du gaz, dont ils détiennent d'énormes réserves et dont le coût est très faible.



Il est hors de question pour l'industrie américaine de revenir sur ce choix, excellent pour son compte d'exploitation et son image publique.



Comme si cela ne suffisait pas, Donald Trump doit encore compter avec un autre ennemi tard venu dans la lutte anti-réchauffement mais déterminé, la finance.



On sait que de plus en plus de grands investisseurs mondiaux, compagnie d'assurances comme Axa ou fonds souverains comme le Fonds national norvégien, bannissent désormais les investissements charbonniers de leurs stratégies.



Si tous n'ont pas absolument nettoyés leurs portefeuilles de leurs lignes charbonnières, tout nouvel investissement dans le secteur est exclu. Et tout retour en arrière sur l'accord de Paris sur le climat sera combattu.



Donald Trump s'est pour l'instant gardé de franchir ce Rubicon-là. Au-delà du geste politique à l'égard de son électorat minier, le test sera son attitude à l'égard de l'accord COP21 désormais défendu par de si puissants lobbys.





-Philippe Mudry, Directeur des rédactions de L'Agefi ed: ECH





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March 30, 2017 12:12 ET (16:12 GMT)




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