PARIS (Agefi-Dow Jones)--A bien y regarder, le sujet du portefeuille de 80 milliards de participations publiques est très "macronien" : le Président est partisan du pragmatisme quant à leur gestion au jour le jour, et du patriotisme économique s'agissant du devenir de quelques filières-clés.



Si une vague de privatisations comme en 1986 ou 1998 est peu probable, l'Agence des Participations de l'Etat ne devrait cependant pas chômer.



Sous la houlette du duo républicain Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, la "respiration" du patrimoine public sera tonique. D'autant que son produit servira à abonder un fonds pour l'industrie et l'innovation de 10 milliards, promis par le candidat Macron.



De privatisations pures et dures, rien n'exclut qu'il y en ait quelques-unes, comme Groupe ADP, naguère Aéroports de Paris. Coté en Bourse, l'Etat pourrait en tirer 2,5 milliards s'il en conservait le tiers ; mais cela supposera une loi.



Moins connu, CCR Ré, l'activité réassurance de marché de la Caisse centrale de réassurance, pourrait rapporter quelques centaines de millions.



Dans le non coté, on songe à la FDJ qui vaut dans les 4 milliards. Mais l'administration du Budget pourrait renâcler car l'Etat tire des jeux 3 milliards de taxes par an !



Les petites cessions possibles, elles, ne manquent pas. Déjà, les 5% d'Eiffage qui restaient à Bpifrance viennent d'être cédés. Ajoutons TechnipFMC, STMicroelectronics, au sommet en bourse, ou 3% d'Orange qui ne mettraient pas en cause la minorité de blocage publique.



Restent deux secteurs sanctuarisés : l'automobile, où l'Etat doit équilibrer des actionnaires étrangers puissants chez PSA et Renault ; et l'énergie où un retrait d'Engie ou surtout d'EDF pourrait ouvrir des conflits politiques majeurs !





-Philippe Mudry, Directeur des rédactions de L'Agefi ed: CLE



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May 18, 2017 11:10 ET (15:10 GMT)




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