La Grèce a bloqué lundi pendant l'Eurogroupe un compromis prévoyant que le FMI participe au plan en vue de son sauvetage sans garantie préalable sur un allègement de sa dette, selon le site financier internet grec Euro2day, documents à l'appui.



Le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, a invoqué le risque d'une "crise politique majeure en Grèce" pour expliquer ce refus, au cours du rendez-vous à Bruxelles des ministres des Finances de la zone euro.



Le FMI refuse de contribuer financièrement au troisième plan d'aide à la Grèce de 86 milliards d'euros accordé par l'UE en juillet 2015, tant que les Européens ne s'engageront pas sur des mesures parallèles d'allègement de la dette grecque (179% du PIB).



A l'approche de ses législatives en septembre, l'Allemagne de son côté renvoie toute avancée sur la dette à la fin du programme, en 2018, tout en exigeant une participation du FMI à celui-ci.



Selon les notes de séances publiées par Euro2day jeudi, le chef de file de l'Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, a proposé lundi que le FMI "fasse un grand pas", en entrant dans le programme "même s'il ne peut pas débourser (sa participation) avant que la question de la dette ne soit réglée".



La proposition a été jugée "intéressante" par le représentant du FMI, Poul Thomsen. "Nous pouvons l'explorer (...) je comprends que ce serait décevant" pour la Grèce "mais le fait est que nous ne semblons pas converger sur le processus de la dette", a-t-il dit d'après le document.



"Je suis déçu", et "si j'approuve cela, il y aura une crise politique majeure en Grèce", a finalement réagi M. Tsakalotos, après avoir notamment consulté le Premier ministre grec Alexis Tsipras.



Depuis des mois, ce dirigeant de gauche en chute dans les sondages et à la majorité parlementaire étriquée explique la prorogation de la politique d'austérité par la nécessité d'obtenir des créanciers un engagement sur l'allègement de la dette.



La Grèce espère qu'un tel allègement lui permettrait de revenir sur les marchés et d'obtenir de participer au plan de rachats d'actifs (QE) de la BCE. Pour l'arracher, elle a adopté la semaine dernière des mesures d'austérité supplémentaires de 4,9 milliards d'euros jusqu'en 2021.



La réunion de lundi ne s'est conclue sur aucun accord, les participants s'engageant à trouver une solution au prochain Eurogroupe du 15 juin.



Le quotidien allemand Handelsblatt affirmait pour sa part jeudi que Berlin et le FMI étaient proches d'un compromis prévoyant un engagement du FMI à participer en tant que conseiller au programme grec tout en renvoyant une possible participation financière à l'été 2018.





(END) Dow Jones Newswires



May 25, 2017 11:32 ET (15:32 GMT)