La campagne italienne d'Iliad n'en est qu'à ses prémices - DJ Plus
06 Juillet 2016 - 4:14PM
Dow Jones News
Ce pourrait donc être l'Italie. Depuis la tentative avortée de
prise de contrôle de T-Mobile US en 2014, les investisseurs
savaient qu'Iliad (ILD.FR) avait les yeux tournés vers
l'international. L'accord de rachat d'actifs annoncé mardi avec
Hutchinson et VimpelCom permet désormais au trublion français des
télécoms de viser la botte transalpine.
Mais les incertitudes sont encore trop nombreuses pour évaluer
précisément les chances de succès d'une campagne italienne.
Bruxelles incontournable
L'offensive pourrait même ne jamais être lancée.
Le projet de rachat par Iliad des actifs de Hutchinson/VimpelCom ne
pourra se concrétiser que si la fusion entre leurs filiales mobiles
obtient le feu vert de Bruxelles. Or l'opération ramènerait de
quatre à trois les opérateurs mobiles en Italie, ce qui pourrait
limiter la concurrence au détriment des consommateurs.
Pour l'autoriser, la Commission européenne voudra s'assurer que les
actifs cédés permettraient au moins à Iliad d'exister sur le marché
transalpin. Pour leur part, les analystes jugent que l'opérateur
disposerait avec ses nouveaux actifs d'une plate-forme rendant
crédible son entrée en Italie.
Bruxelles devrait se prononcer d'ici le 8 septembre.
Une stratégie à adapter
L'Italie n'est pas la France. Le succès de Free Mobile depuis son
lancement en 2012 est éclatant, mais Iliad ne pourra pas le
répliquer à l'identique au-delà des Alpes.
Le groupe devra pratiquement partir de rien en Italie: il ne pourra
pas s'appuyer comme en France sur une marque déjà très populaire,
forte alors d'une base de 5 millions d'abonnés fixes. Ce qui
pourrait entraîner une inflation des coûts d'acquisition des
nouveaux abonnés.
Son absence de la téléphonie fixe en Italie pourrait jouer en sa
défaveur, si ses concurrents réagissent en lançant des offres
convergentes. "Rien ne permet d'exclure une initiative pour
s'implanter dans le fixe, mais la visibilité est trop faible à ce
stade", a estimé JPMorgan.
Mais d'indéniables atouts
Cela ne signifie pas qu'Iliad ne dispose pas d'atouts pour tirer
son épingle du jeu en Italie. Le succès fulgurant du groupe en 2012
avait largement pris le marché par surprise. "Dans tous les cas de
figure, nous pensons qu'il ne faut pas sous-estimer la créativité
d'Iliad en matière de prix, sa capacité d'innovation, son
savoir-faire en matière de distribution directe et de marketing
viral", souligne Bryan Garnier.
S'il est très concurrentiel, le marché italien est dominé par les
cartes prépayées, ce qui a joué en faveur des offres à deux euros
du groupe en France.
Par ailleurs, la situation financière d'Iliad est saine, tandis que
ses investissements devraient être étalés sur une période de 5 à 7
ans.
Incertitude boursière
La volonté d'Iliad de partir à la conquête de nouveaux marchés est
naturelle, ne serait-ce que pour prendre le relais de l'inéluctable
ralentissement de sa croissance en France, mais elle induit de
fortes incertitudes.
Depuis 2014 et son offre infructueuse sur T-Mobile US, l'action
Iliad a connu un parcours en dents de scie. Les investisseurs n'ont
plus qu'à espérer que les principales incertitudes liées une
possible campagne seront rapidement levées.
- Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71;
ambroise.ecorcheville@wsj.com ed : TVA
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July 06, 2016 09:54 ET (13:54 GMT)
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