La consolidation des télécoms français reste soumise aux aléas politiques - DJ Plus
30 Janvier 2017 - 3:51PM
Dow Jones News
Mieux vaut ne pas trop compter sur un retour des opérateurs
télécoms français à la table des négociations en 2017. Même si
l'éventualité d'une consolidation du secteur ne peut être
totalement écartée, notamment en cas d'alternance politique. Que ce
serpent de mer finisse ou pas par se concrétiser, certains des
opérateurs français ont désormais d'autres défis significatifs à
relever.
Certes, une élection de François Fillon à la présidence pourrait
faciliter un rapprochement entre Orange (ORA.FR) et Bouygues
Telecom. Le candidat des Républicains (LR) entend désengager l'Etat
français de ses entreprises "non stratégiques". Dont
potentiellement Orange, qu'il détient encore à 23%.
Par ailleurs, la succession attendue de Martin Bouygues à la tête
du groupe éponyme pourrait atténuer les clivages entre
personnalités. Orange et Bouygues pourraient reprendre les
discussions abandonnées en début d'année dernière dans un climat
apaisé.
Fragmentation politique
Mais l'incertitude politique est particulièrement élevée. Après la
victoire de Benoît Hamon à la primaire organisée par le Parti
socialiste, le paysage politique français semble plus éclaté que
jamais. Le scénario considéré comme le plus favorable à une
consolidation des télécoms français, celui d'une élection du
candidat LR François Fillon, est loin d'être acquis.
Ses concurrents pourraient se montrer plus réticents envers une
opération dont la facture sociale serait vraisemblablement
élevée.
L'heure de la divergence
En outre, de l'eau a coulé sous les ponts depuis l'an dernier. Les
investissements réalisés par les opérateurs dans les réseaux et les
économies qu'ils ont mises en oeuvre rendent une consolidation
moins urgente.
Par ailleurs, certains des opérateurs français se sont engagés dans
d'autres voies. Iliad (ILD.FR) prépare notamment son entrée sur le
marché italien, tandis que SFR Group (SFR.FR) ne cesse de se
développer dans les contenus.
Cela ne signifie pas que l'hypothèse d'une réduction de quatre à
trois du nombre d'opérateurs en France soit obsolète. La question
du manque de taille critique de Bouygues Telecom - notamment dans
le fixe - reste d'actualité, a récemment estimé Berenberg.
Mais en l'état actuel des choses, elle doit être perçue comme une
option plutôt que comme une probabilité.
- Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71;
ambroise.ecorcheville@wsj.com ed: VLV
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