Par Ivan Best



PARIS (Agefi-Dow Jones)--Bercy se félicite de cette avancée européenne sur les traces françaises: le 7 décembre, le Conseil de l'Union européenne et le Parlement européen se sont accordés sur l'adoption d'une réforme instituant en Europe des titres de dette senior non préférée, permettant aux banques d'augmenter leurs "coussins" de sécurité destinés à absorber d'éventuelles pertes. Il s'agit de dettes dites non sécurisées, grâce auxquellesles banques pourront se conformer aux exigences TLAC (définies par le G20) ou MREL (prévues par les textes européens).



La réforme sur laquelle sont tombés d'accord le Parlement et le Conseil ressemble en tous points à celle adoptée en France en 2016. Selon le Trésor, près d'un an après l'entrée en vigueur de la loi, les banques françaises, dont le Crédit Agricole, qui a joué les précurseurs, ont émis près de 30 milliards d'euros de ces titres de dette senior non préférée "dans des conditions très satisfaisantes, témoignant de l'intérêt fort du marché et contribuant à améliorer leur 'résolvabilité'". Ailleurs en Europe, "il sera plus facile pour les banques de respecter leurs exigences subordonnées TLAC-MREL. Cet accord marque un pas de plus vers l'achèvement de l'Union bancaire, en renforçant la résilience et la 'résolvabilité' des banques européennes",souligne Bercy.



Les analystes s'attendent à voir les banques émettre des volumes importants de ces dettes "non-preferredsenior" compte tenu d'exigences en capital à respecterle 1er janvier 2019.



"L'offre verra son volume considérablement augmenter en 2018", estime Natixis. "De nombreuses émissions sont attendues ces prochaines années",ajoute Aurel BGC, qui cite notamment l'arrivée des banques italiennes sur ce marché. Jusqu'à maintenant, seuls les établissements français et espagnols y étaient présents.



Selon JPMorgan, l'équivalent de 80 milliards d'euros de "non-preferredsenior" serait émis en 2018, dont la moitié en euros, sur un total de 165 milliards d'euros de dette brute émise par les banques européennes. "La croissance du volume global d'émission de dette bancaire, supérieure à 10%, sera directement liée à ces exigences en capital",écrivent les analystes de JPMorgan. S'agissant des émissions nettes de remboursements, en euros, la dette senior non préférée représenterait 40 milliards, contre un volume total d'offre nette de 30milliards.



-Ivan Best, L'Agefi ed: VLV



"Le Market Blog" est le blog économique et financier de l'agence Agefi-Dow Jones, dont L'Agefi est propriétaire.





(END) Dow Jones Newswires



December 13, 2017 04:49 ET (09:49 GMT)




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