La hausse de l'euro ne menace pas encore les perspectives d'inflation - Market Blog
18 Janvier 2018 - 11:06AM
Dow Jones News
Par Bastien Bouchaud
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Après François Villeroy de Galhau mardi,
Vitor Constancio et Ewald Nowotny se sont exprimés mercredi pour
évoquer leurs craintes de voir l'appréciation de l'euro freiner le
retour de l'inflation vers son objectif de 2%.
"La Banque centrale européenne (BCE) semble conduire une campagne
de communication coordonnée contre l'appréciation de l'euro, qui a
tiré les anticipations de hausses de taux précoces", estime Nick
Kounis, analyste chez ABN Amro. "La récente évolution du taux de
change constitue une source d'incertitude qui exige une
surveillance compte tenu de la pression qu'elle peut exercer sur
les prix des produits importés", a ainsi déclaré le gouverneur de
la Banque de France dans un entretien au quotidien allemand
Börsen-Zeitung. Le président de la Banque nationale d'Autriche
estime également que l'appréciation de l'euro face au dollar
"n'aide pas" la BCE à ramener l'inflation vers son objectif.
Depuis la dernière réunion de politique monétaire de la BCE le 14
décembre, la monnaie unique a pris près de 4% face au billet vert
en dépit d'un léger recul au cours des derniers jours, se
retrouvant à son plus haut niveau depuis la fin 2014 à plus de 1,22
dollar. Cependant, "l'euro pondéré par les échanges commerciaux est
en hausse de seulement 1,3% par rapport aux projections de décembre
de la BCE", explique Frederik Ducrozet, économiste chez Pictet.
L'impact négatif sur l'inflation, toutes choses égales par
ailleurs, devrait donc être selon lui limité à 5 points de
base.
C'est toutefois sans compter sur le rebond des prix du pétrole, à
leur plus haut depuis plus de trois ans. Le baril de Brent a ainsi
vu son prix en euros croître de 40% par rapport à son point bas
atteint en juin dernier. "En présumant des prix du pétrole stables,
l'inflation des prix de l'énergie devrait se renforcer
graduellement au premier trimestre, avant une hausse plus rapide au
deuxième et troisième trimestres", souligne Claus Vistesen,
économiste chez Pantheon Macro.
Les prix du pétrole sont également supérieurs de 15% aux hypothèses
de la BCE, ce qui correspond à un surplus d'inflation pouvant aller
jusqu'à 15 points de base, d'après Frederik Ducrozet. Selon lui, il
faudrait que l'euro "se rapproche de 1,30 dollar pour que la BCE
renonce aux évolutions de sa communication qui apparaissent
inévitables en 2018".
-Bastien Bouchaud, L'Agefi. ed: ECH
"Le Market Blog" est le blog économique et financier de l'agence
Agefi-Dow Jones.
(END) Dow Jones Newswires
January 18, 2018 04:46 ET (09:46 GMT)
Copyright (c) 2018 Dow Jones & Company, Inc.