BioMérieux rejoint assez tard les efforts déployés contre l'épidémie d'Ebola. Mais le test de diagnostic développé par sa filiale américaine bioFire confirme la pertinence de l'acquisition la plus chère de l'histoire du groupe lyonnais, réalisée en janvier dernier pour 450 millions d'euros.



Le test en question n'est pas encore commercialisé mais a reçu des marques d'intérêt de la part du Département américain de la Défense. BioMérieux a ainsi déposé samedi dernier une dossier d'homologation auprès de la Food and Drug Administration (FDA) pour son utilisation par l'armée américaine. Une deuxième demande, pour un usage civil plus large, doit suivre prochainement.



Le choix d'une procédure d'examen accéléré par les autorités sanitaires révèle l'intérêt suscité par le produit, qui repose sur la technologie FilmArray, mise au point par bioFire pour diagnostiquer différentes maladies (respiratoires, gastro-intestinales) en l'espace d'une heure.



Course de vitesse



Les méthodes de test actuellement utilisées pour Ebola n'ont pas donné entière satisfaction en raison de leur lenteur (plusieurs heures nécessaires pour obtenir un diagnostic), mais aussi parce qu'elles nécessitent le traitement en laboratoire des échantillons prélevés. Le besoin de nouveaux outils de dépistage reste donc important.



Malgré le potentiel du test FilmArray, bioMérieux pourrait se faire voler la vedette par un nouveau test mis au point par des chercheurs français du Commissariat à l'Energie atomique (CEA). Le CEA a présenté mardi son "Ebola eZYSCREEN", qui présente l'avantage de pouvoir diagnostiquer les patients sur place en moins de 15 minutes.



"D'un format identique à celui des tests de grossesse, le dispositif sera utilisable sur le terrain, sans matériel spécifique, à partir d'une goutte de sang, de plasma ou d'urine", a indiqué l'agence française, qui s'est associé à la société française non cotée Vedalab pour la production industrielle du test.



Une acquisition prometteuse



Une telle percée, potentiellement majeure dans la crise sanitaire actuelle, n'en disqualifie pas pour autant les efforts de bioMérieux et sa plateforme FilmArray. Il est encore trop tôt pour se prononcer sur la pertinence médicale des différentes techniques en cours d'élaboration. Mais le groupe français, grâce à son acquisition américaine, est déjà parvenu à se positionner parmi les acteurs qui comptent face à la menace que représente ce type d'épidémies.



L'acquisition de bioFire a déjà réussi à doper la croissance de BioMérieux, qui a dégagé un chiffre d'affaires en hausse de 5,7% au troisième trimestre (hors acquisitions et effets de change, la croissance se limite à 2,3%). Le travail accompli dans la lutte contre Ebola suggère que le groupe n'a pas fini de retirer les fruits de cette acquisition judicieuse.



-Thomas Varela, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 72; thomas.varela@wsj.com



"Le Market Blog" est le blog économique et financier du Service français de Dow Jones Newswires.

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