Julien Beauvieux,



L'Agefi





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les rumeurs entourant un rapprochement de Commerzbank avec UniCredit, puis BNP Paribas, ont fait couler de l'encre ces derniers jours. Au point que le ministère des Finances allemand a de nouveau pris la parole jeudi pour assurer qu'il "n'y a aucune négociation en cours et qu'aucune banque d'investissement n'a été mandatée". Alors que Berlin détient encore 15% de la banque allemande, sauvée en 2008, le ministère avait indiqué mercredi avoir "toujours dit que le gouvernement ne voulait pas conserver éternellement sa participation".



Sur le papier, ces grandes manoevres pourraient avoir un sens. "Sur les cinq dernières années, BNP Paribas a essayé d'accroître son exposition à l'Allemagne via sa banque digitale Hello Bank et a activement travaillé pour accéder au marché des PME allemandes", relève ainsi Jefferies. Le courtier cite également les synergies en Pologne entre Bank BGZ BNP Paribas et la banque digitale de Commerzbank mBank, ainsi qu'au niveau de la banque d'investissement.



Si UniCredit bénéficierait elle aussi de synergies en Allemagne, un tel montage serait cependant un revirement complet de stratégie pour la banque italienne, qui "opère actuellement un redressement difficile après la réussite de son plan de renforcement de son capital", rappelle Mediobanca. Même BNP Paribas serait confrontée à un défi de taille. "Compte tenu d'actifs totalisant 487 milliards d'euros, le bilan combiné avoisinerait les 2.600 milliards, ce qui conduirait à une hausse de 2% à 2,5% de la surcharge systémique, soit un besoin en capital supplémentaire de 2 milliards", calcule Jefferies.



Reste la santé précaire de Commerzbank, qui vient de lancer une nouvelle restructuration pour se relancer. "Le marché bancaire allemand demeure un environnement difficile et est sujet à l'une des pressions concurrentielles les plus féroces", souligne Natixis. Au deuxième trimestre, sa division dédiée à la clientèle d'entreprises, l'un des points forts de Commerzbank, a vu ses revenus plonger sous le milliard d'euros pour la première fois depuis dix trimestres.



En septembre 2016, Commerzbank avait annoncé près de 10.000 suppressions d'emplois, et la suspension de son dividende jusqu'à l'horizon 2020. Si la baisse des effectifs a conduit à des provisions de 807 millions d'euros au deuxième trimestre, la perte nette de 637 millions constatée sur la période tient aussi à un déficit de 82 millions lié à la gestion de sa "bad bank". Cette dernière contient encore 3,9 milliards d'euros de financements au commerce maritime.





-Julien Beauvieux, L'Agefi. ed: ECH





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(END) Dow Jones Newswires



September 22, 2017 03:32 ET (07:32 GMT)




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