La transition énergétique reste un défi pour l'automobile - Market Blog
18 Janvier 2018 - 11:59AM
Dow Jones News
Par Antoine Landrot
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les constructeurs automobiles ont encore
du chemin à parcourir pour atteindre leurs ambitions dans la
transition énergétique.
Alors que depuis 2015, année du Dieselgate, ils ont investi plus de
11 milliards de dollars dans des sociétés qui travaillent sur les
nouvelles mobilités ou les véhicules alternatifs, ils risquent de
rater les objectifs de réduction d'émissions de CO2 fixées par les
autorités sous peine de sanctions. Selon l'ONG Carbon Disclosure
Project (CDP), qui publie jeudi son rapport annuel "Driving
Disruption", les seize constructeurs cotés de son panel (qui
représentent 79% du marché mondial et 94% du marché européen)
affichent un taux de réduction moyen pondéré de 2,9%, alors que ce
dernier devrait atteindre 5,3% si l'on prend en compte les
objectifs fixés à travers le monde.
L'étude estime que les dirigeants de ces entreprises ne sont pas
assez impliqués dans cette transition, notamment à cause d'une
gouvernance inadaptée. "Les constructeurs n'ont pas suffisamment
mis en place de mécanismes de rémunération adaptés au changement
climatique et à l'économie 'bas carbone'. La plupart des
rémunérations variables sont fixées à court terme - entre 3 et 5
ans - et les objectifs à long terme manquent. La part consacrée au
changement climatique dans les indicateurs clés de performance
tournent souvent autour de 5%", indique Luke Fletcher, co-auteur de
l'étude.
L'étude établi également un classement des constructeurs selon
trois séries de critères : les risques liés à la transition
énergétique, les initiatives que prennent les groupes face à ce
défi (investissements et objectifs) et, enfin, la stratégie à long
terme associée à une gouvernance adéquate.
Les ambitions de Tata Motors
Dans la première catégorie, l'indien Tata Motors (500570.BY) sort
en tête. Une performance liée à la réduction considérable des
émissions des modèles de sa filiale Jaguar Land Rover, tandis que
son exposition aux marchés émergents et aux véhicules de luxe
réduit sa sensibilité immédiate aux changements technologiques.
Daimler (DAI.XE) et Honda (7267.TO) suivent. Le mauvais élève est
l'américain General Motors (GM), dont la flotte dépasse largement
les objectifs d'émissions requis et qui a peu réduit les émissions
de ses usines. Sans surprise, ses compatriotes Ford (F) et Fiat
Chrysler (FCA.MI) suivent.
Dans la deuxième catégorie, GM ressort au contraire du lot, en
raison notamment de ses objectifs 100% électrique et ses
investissements dans la conduite autonome ou partagée. Volkswagen
(VOW.XE) - pour qui le Dieselgate a agi comme un coup de fouet - et
BMW (BMW.XE) concluent le trio de tête. Les japonais Subaru
(7270.TO), Mazda (7261.TO) et Suzuki (7269.TO), plus attentistes,
ferment la marche.
Dans la dernière catégorie, Renault (RNO.FR) arrive en tête devant
BMW et Toyota (7203.TO), grâce à fiabilité de sa collecte de
chiffres d'émissions, son système de rémunération et l'implication
de ses fournisseurs. Dans la sous-catégorie de la rémunération, les
constructeurs français font un sans faute puisque PSA (UG.FR)
arrive premier et Renault deuxième.
Dans le classement général, Renault est pourtant celui qui affiche
la plus forte chute par rapport à 2016 (de deuxième à septième).
"Renault avait affiché des objectifs de véhicules électriques très
ambitieux par le passé, qu'il n'a pas atteints. Il est moins
agressif désormais et n'affiche plus d'objectifs en termes de part
des ventes. Son programme d'investissement dans la 'mobilité comme
service' est inférieur à plusieurs concurrents", explique Luke
Fletcher.
-Antoine Landrot, L'Agefi. ed: ECH
"Le Market Blog" est le blog économique et financier de l'agence
Agefi-Dow Jones.
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January 18, 2018 05:39 ET (10:39 GMT)
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