L'attrait des banques françaises s'accroît dans un univers de taux ultra-bas -DJ Plus
27 Juillet 2017 - 11:38AM
Dow Jones News
Christine Lejoux
Agefi-Dow Jones
PARIS (Agefi-Dow Jones)--La saison des publications de résultats
trimestriels dans le secteur bancaire français, dont BNP Paribas
(BNP.FR) donnera le coup d'envoi vendredi, devrait témoigner de la
résistance des banques hexagonales à l'environnement de taux
d'intérêt toujours très bas au sein de la zone euro.
L'évolution des revenus nets d'intérêt, que les banques tirent de
la transformation de ressources à court terme en prêts à long
terme, fera l'objet de toutes les attentions des analystes et des
investisseurs. Ces revenus nets d'intérêt, qui représentent l'une
des principales composantes du produit net bancaire (PNB,
équivalent du chiffre d'affaires) au côté des commissions, se
trouvent sous pression depuis plusieurs années, en raison de la
faiblesse des taux, conséquence des politiques monétaires
ultra-accommodantes des banques centrales.
En 2016, les revenus nets d'intérêt des cinq principales banques
françaises - BNP Paribas, Société Générale (GLE.FR), Crédit
Agricole SA (ACA.FR), Groupe BPCE, la maison-mère de Natixis
(KN.FR), et Crédit Mutuel - ont fléchi de 2,5%, à 68,2 milliards
d'euros au total, rappelle Moody's. Cette tendance devrait se
poursuivre, l'agence de notation financière estimant que "les taux
d'intérêt demeureront très bas dans la zone euro" en 2017 et en
2018. "Un degré élevé de politique monétaire accommodante est
toujours nécessaire afin que les pressions inflationnistes
sous-jacentes se renforcent", a estimé Mario Draghi, le président
de la Banque centrale européenne, le 20 juillet, à l'issue de la
dernière réunion de la BCE.
Mais les banques françaises sont moins sensibles que leurs
concurrentes européennes aux taux ultra-bas, grâce à la
diversification de leur modèle économique, en particulier dans la
gestion d'actifs, l'assurance, le conseil en fusions-acquisitions
et autres métiers générateurs de commissions. Les revenus d'intérêt
représentent moins de la moitié de leur PNB, contre 57% en moyenne
pour les banques de la zone euro, selon Moody's.
Le trading en ligne de mire
La faiblesse des taux est en outre partiellement compensée par la
hausse des volumes de crédits, corollaire de l'embellie économique
en France. Arguant de l'amélioration du climat des affaires dans le
pays, de bon augure pour les investissements des entreprises, et de
la hausse de la confiance des ménages, les analystes de BMI
Research tablent sur une augmentation des crédits de 4,1% en 2017
et de 4% en 2018. L'an dernier, les crédits aux ménages et aux
entreprises ont déjà progressé de 4,3% en France, leur rythme le
plus soutenu depuis 2010.
De plus, les taux bas ont au moins le mérite d'accroître la
solvabilité des emprunteurs, un facteur positif pour l'évolution du
coût du risque (provisions pour risques d'impayés) du secteur
bancaire français. Les prêts dits "non performants" ne représentent
d'ailleurs que 3,6% du total des crédits consentis par les groupes
bancaires français.
Après les contreperformances des banques américaines dans le
courtage au deuxième trimestre, en raison de la faible volatilité
sur les marchés, cette activité sera également scrutée par les
analystes durant la saison des trimestriels en France. Le métier du
trading avait en outre bénéficié au deuxième trimestre 2016 d'un
bond des volumes d'échanges, dans le contexte du référendum sur le
Brexit. Or le courtage représente 11% des revenus bruts des banques
françaises, soit une proportion bien plus élevée que dans les
autres pays de la zone euro, souligne Moody's.
Des valeurs bancaires françaises "attrayantes"
Mais, d'une manière générale, "la rentabilité des banques
françaises se trouve sur une tendance haussière, avec un rendement
des fonds propres de 6,5%" en moyenne, ce qui "les place bien
au-dessus de leurs rivales européennes", estime BMI Research. Tout
en soulignant la résistance de la profitabilité de l'industrie
bancaire française à la faiblesse des taux, Moody's estime
toutefois que ses bénéfices stagneront, voire déclineront
légèrement, sur la période 2017-2018. L'agence invoque notamment
les coûts liés à la transformation numérique et à la
réglementation.
La solvabilité constitue un autre point fort des établissements
bancaires français. Leur ratio "core tier 1" (fonds propres de
grande qualité rapportés aux actifs pondérés des risques) s'élevait
à 14,9% fin 2016, un niveau bien supérieur au minimum de 7% exigé
par le Comité de Bâle.
Les analystes de Vermilion Research n'hésitent donc pas à qualifier
les valeurs bancaires françaises de "particulièrement attrayantes."
Et ce d'autant plus que le secteur demeure relativement bon marché.
Malgré leur hausse depuis le 1er janvier, liée à la dissipation du
risque politique après les élections présidentielle et législatives
en France, ainsi qu'à l'amélioration de la conjoncture économique,
les actions BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole SA se
paient 10,7, 10,9 et 12,4 fois leurs bénéfices estimés pour les
douze prochains mois. A titre de comparaison, l'indice CAC 40 se
traite sur la base d'un multiple de 15,13.
-Christine Lejoux, Agefi-Dow Jones ; 33 (0)1 41 27 48 14 ;
clejoux@agefi.fr ed : ECH
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