Par Guillaume Bayre





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le message d'un retour à une forte croissance organique d'Engie (ENGI.FR) dès cette année est bien passé auprès du marché. Vendredi, l'action Engie enregistre une cinquième séance consécutive de progression, bien partie pour signer ainsi l'une des meilleures performances hebdomadaires de son histoire. En hausse de 1,07% à 12,74 euros, le titre s'est revalorisé de 13,5% en l'espace d'une semaine.



Alors que les comptes 2016 de l'ex-GDF Suez, publiés jeudi matin, portent encore les stigmates de son exposition aux prix des matières premières, l'argumentaire de la nouvelle directrice générale sous-tendant l'objectif d'un retour dès cette année à une forte croissance organique a fait mouche.



Nommée l'an dernier seulement à la tête d'Engie, succédant à Gérard Mestrallet, Isabelle Kocher peut se féliciter des progrès plus rapides que prévus accomplis dans la mise en oeuvre du plan de transformation stratégique présenté début 2016, qui vise à réduire à terme à moins de 15% la part du résultat opérationnel réalisée dans les activités exposées aux prix des matières premières. Une gageure, sachant que ces activités de production dites "merchant" représentaient encore récemment la moitié des résultats.





La moitié du programme de cessions est bouclée





La rotation du portefeuille a débuté sur un rythme enlevé, puisque la moitié du programme de cessions d'actifs a été bouclé à fin 2016, soit 7,2 milliards d'euros de cessions (réduction de dette inclus) sur un objectif de 15 milliards à fin 2018. Remarquablement, Engie a su tirer un bon prix de ces opérations, générant 600 millions d'euros de plus-values dans les comptes. Isabelle Kocher a indiqué lors d'une conférence de presse que jusqu'à 85% du programme pourrait être achevé dès la fin de cette année.



Au-delà du remaniement de son périmètre, Engie a pris de l'avance dans la mise en oeuvre du plan d'amélioration de sa performance, baptisé Lean 2018, lequel visait initialement des économies récurrentes représentant 1 milliard d'euros à horizon 2018. Le groupe est finalement parvenu à dégager 530 millions d'euros dès la première année, incitant la direction à relever de 20%, à 1,2 milliard d'euros, l'objectif d'économies sur trois ans.



Si la diminution des frais généraux a représenté environ le tiers des gains enregistrés l'an dernier, la majorité provient d'améliorations de l'efficacité opérationnelle, telles qu'une réduction des accidents du travail et une progression du taux de satisfaction des clients.



Aux yeux d'Isabelle Kocher, ces réalisations démontrent à quel point les équipes d'Engie sont engagées "avec résolution, rigueur, mais aussi avec enthousiasme" dans le programme de transformation. "Nous sommes tous très motivés pour conserver l'avance prise dans notre plan de marche", a-t-elle déclaré.





Des positions de leader dans ses moteurs de croissance





Pour la dirigeante, Engie a "l'immense chance" d'avoir d'ores et déjà pris des positions de premier plan mondial sur les trois métiers devenus ses principaux moteurs de croissance et qui offrent un meilleur profil de risque : la production d'électricité peu émettrice de CO2, via le gaz naturel et les énergies renouvelables, la gestion des infrastructures (telles que les réseaux et les terminaux de stockage) et les solutions aval, incluant évidemment la fourniture de gaz et d'électricité mais également la gestion de réseaux thermiques et la rénovation de bâtiments.



Dans ce dernier domaine, l'ambition d'Engie est d'aider ses clients à s'approprier la révolution énergétique en cours, à travers une gestion plus intelligente de l'énergie pour s'adapter notamment au rythme par nature intermittent des capacités renouvelables.





KeepMoat, une acquisition emblématique





L'acquisition de KeepMoat, annoncée cette semaine en parallèle de la publication des résultats 2016, illustre la volonté de poursuivre l'expansion dans des métiers à forte valeur ajoutée, non exposés à la volatilité des prix de l'énergie. KeepMoat est leader de la rénovation énergétique de l'habitat en Grande-Bretagne, pays où des incitations fiscales ont permis un décollage précoce de ce marché. Engie s'attend à ce que la demande pour ce type de services progresse à terme un peu partout. Dans le domaine des solutions clients, la rentabilité des capitaux engagés s'élève à environ 11%, contre 9% en moyenne pour le groupe.



La patronne d'Engie peut légitimement se féliciter : nul doute que l'opération reconquête est bien engagée. Reste que le titre vaut encore moins que la moitié de son record historique de 2008, et qu'il affiche encore un retard de 10% en un an face à un CAC 40 en hausse de 13%. La marge de revalorisation est importante, et les efforts sont loin d'être terminés.





-Guillaume Bayre, Agefi-Dow Jones ; 01 41 27 47 93; gbayre@agefi.fr ed: ECH





"Le Market Blog" est le blog économique et financier de l'agence Agefi-Dow Jones.





(END) Dow Jones Newswires



March 03, 2017 09:54 ET (14:54 GMT)




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