Le nouvel homme fort de Nexans doit fixer un cap et s'y tenir

Du passé faisons table rase. Sans surprise, l'arrivée d'un nouveau directeur général à la tête de Nexans (NEX.FR) a coïncidé avec une remise à plat de ses objectifs annuels. Mais elle s'est accompagnée d'un abandon de facto de ses objectifs stratégiques. Pour gagner la confiance des marchés, Arnaud Poupart-Lafarge devra fixer un nouveau cap au fabricant de câbles. Et s'y tenir.

L'intention est là. Les quatre axes évoqués par Nexans dans le communiqué publié mercredi ressemblent à un programme. Pour la première fois, le groupe évoque ouvertement la nécessité d'un recentrage sur ses activités les plus porteuses et celle d'un changement de culture. Il confirme la nécessité d'une amélioration de sa compétitivité et de l'innovation, qui seules permettront de conjurer les pressions sur les prix d'un marché très fragmenté et ultra-compétitif.

Des investisseurs privés de repères

Mais en attendant, Nexans fait du surplace. Le fabricant de câbles a avoué mercredi que son résultat opérationnel courant stagnerait cette année. En juillet, il espérait encore le faire progresser. En cause, la paralysie de son marché en Europe, la faiblesse de la reprise en Amérique du Nord et le ralentissement dans certains pays émergents, notamment en Amérique du Sud et en Asie-Pacifique. Nexans réalise près de 60% de son activité en Europe et aux Etats-Unis, alors que la croissance de ses marchés est générée aux deux tiers par les pays émergents.

Les objectifs stratégiques sont passés à la trappe. Initialement définis en février 2013, ils avaient pourtant été revus en baisse au début de cette année. Aux dernières nouvelles, Nexans visait une croissance annuelle moyenne de 4,5% à 5,5% et une marge opérationnelle courante de 5,1% à 5,7% à l'horizon 2015, contre 3,4% au premier semestre. L'intention initiale, qui consistait à aligner les performances du groupe sur celles de l'italien Prysmian (PRY.MI), n'est plus qu'un lointain souvenir.

Un titre à ses niveaux de la mi-2012

La sanction du marché est sans appel. Malgré une décote de 10% à 15% par rapport au reste de son secteur, l'action Nexans décrochait de près de 9% à environ 27 euros en milieu d'après-midi mercredi. En baisse de plus de 25% depuis le début de l'année, la valeur a retrouvé ses niveaux de la mi-2012.

Pour gagner la confiance des investisseurs, le nouveau directeur général de Nexans devra d'abord leur redonner de la visibilité sur ses perspectives. Mais la présentation de nouveaux objectifs ne pourra pas suffire, après les nombreuses déceptions qui ont émaillé les performances du groupe ces dernières années. S'il veut incarner une nouvelle ère pour le fabricant de câbles, Arnaud Poupart-Lafarge devra rapidement joindre les actes à la parole.

-Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@wsj.com

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