Le recul du prix du baril devrait peser sur la demande d'hélicoptères à court terme

De fortes réductions du budget d'exploration gazière et pétrolière de compagnies comme BP (BP.LN) et Royal Dutch Shell (RDSA.LN) devraient peser sur la demande d'hélicoptères à court terme.

La forte baisse des cours du pétrole génère beaucoup d'incertitudes au sujet des perspectives du marché, a déclaré mardi Guillaume Faury, le président d'Airbus Helicopters.

Les cours du brut ont chuté de plus de 50% depuis juin, contraignant les sociétés d'exploration à abandonner les projets qui ne sont plus rentables à de tels prix. Les compagnies pétrolières ont réduit leurs plans d'investissement pour atténuer les pressions qui s'exercent sur leur résultat net.

Pour Guillaume Faury, la tendance à la réduction des coûts dans ce secteur va donner lieu à des reports de commandes.

La division d'hélicoptères d'Airbus Group (AIR.FR) réalise environ 15% de son activité dans le secteur pétrolier et gazier.

"Le secteur de la production de gaz et de pétrole en mer répond déjà au recul des prix du pétrole en arrêtant des installations de forage, en réduisant le personnel et en suspendant de nouveaux projets. En conséquence, nous verrons la demande se réduire pour les services d'hélicoptères", a indiqué Usman Ahmed, analyste à l'International Bureau of Aviation.

Adaptation au nouvel environnement

Les rythmes de livraisons d'hélicoptères seront probablement sous pression au cours des deux prochaines années, en raison de l'adaptation des opérateurs aux nouvelles conditions de marché et à une croissance réduite dans le secteur de l'exploration, a-t-il ajouté.

Le patron d'Airbus Helicopters a par ailleurs observé que l'attention prêtée aux coûts dans le secteur pétrolier et gazier pourrait stimuler les besoins de remplacement de la flotte sur le long terme, car les clients devraient privilégier de nouveaux modèles plus économes que les équipements existants.

Airbus Helicopters, qui a vu l'an dernier ses commandes nettes reculer à 402 appareils et ses livraisons tomber à 471 unités, espère que des contrats militaires cette année compenseront la faiblesse observée dans d'autres marchés. La Pologne et la Corée du Sud figurent parmi les pays qui envisagent d'acquérir des hélicoptères pour leurs forces armées.

La société prévoit un nombre de livraisons cette année à peu près équivalent à celui de l'année précédente mais avec une proportion accrue de modèles plus grands et plus lucratifs, a précisé Guillaume Faury. Les commandes devraient dépasser les livraisons, même si le marché pour les hélicoptères de police et de services d'urgence médicale risque de rester faible encore deux années de plus.

-Robert Wall, Dow Jones Newswires

(Version française Céline Fabre)

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