PARIS (Agefi-Dow Jones)--Face aux critiques récurrentes sur l'information financière (trop volumineuse, trop technique, pas prospective, pas assez cohérente, non exhaustive et trop centrée sur la conformité au détriment d'une explication de la stratégie), le reporting intégré (IR) s'est progressivement mis en place sous l'égide de l'International Integrated Reporting Council (IIRC).



Cet IR a pour objectif de communiquer de manière concise sur la création de valeur dans le temps, en réconciliant approche financière et extra-financière, et approche de court terme et de long terme. Le cadre de référence de l'IIRC propose des principes directeurs et des éléments de contenu, mais c'est à chaque entreprise de s'approprier ce rapport.



Si 80% des dirigeants estiment qu'une approche fondée sur la durabilité leur est nécessaire pour obtenir un avantage compétitif, seuls 14% des investisseurs valident ce constat.



"Beaucoup restent sur une vision à court terme de l'entreprise, a expliqué Jean-Charles de Lasteyrie, directeur général Ricol Lasteyrie Corporate Finance, membre du réseau EY, lors d'une matinale IMA France. L'objectif est de transformer ce 14% en 80% !"





La moitié du SBF 120





Si l'IR n'est obligatoire qu'en Afrique du Sud, il se développe dans de nombreux pays. Au Royaume-Uni, le "strategic report", obligatoire depuis 2013, s'en rapproche. "A l'IIRC, nous sommes plus sensibles au soutien des autorités boursières", précise Philippe Peuch-Lestrade, deputy CEO de l'IIRC. A l'instar notamment de l'AMF.



En France, la moitié du SBF 120 a ouvert un chantier sur l'IR. Le précurseur a été Engie, qui vient de publier son troisième rapport intégré. Cet IR, d'une cinquantaine de pages, centré sur la stratégie, a remplacé le rapport de développement durable. Les freins qu'ont pu mettre les comptables et les juristes ont vite disparu, explique Philippe Le Bitoux, directeur de la performance extra-financière d'Engie. D'ailleurs, toute l'information de l'IR se retrouve dans le document de référence, sauf quelques éléments plus prospectifs, ce qui représente le plus de l'IR. Ce rapport, piloté par la direction de la RSE, permet de faire travailler de nombreux services ensemble. Un vrai défi.



Engie a pris l'habitude de publier l'IR au moment de son AG. Les retours sont positifs, même si les ONG restent sur leur faim et souhaitent encore plus de transparence, reconnaît Philippe Le Bitoux. En attendant, de nombreuses filiales d'Engie veulent aussi leur propre IR, un excellent outil de communication locale.





-Bruno de Roulhac, L'Agefi. ed: VLV





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May 17, 2017 03:22 ET (07:22 GMT)




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