Les actionnaires de Teleperformance (RCF.FR) ont de quoi être satisfaits. En réaction à un bon premier trimestre, l'action du gestionnaire de centres d'appels grimpait mardi de près de 8%. Désormais proche des 80 euros, elle ne cesse de repousser ses plus hauts historiques. Mais pour les combler, le groupe aurait intérêt à reprendre le chemin des acquisitions.





Une puissance de feu financière renouvelée





Teleperformance en a largement les moyens. De 363 millions d'euros fin 2015, la dette nette du groupe ne représente plus que 0,7 fois son excédent brut d'exploitation (Ebitda). Or les créanciers de Teleperformance l'autorisent à supporter une dette représentant jusqu'à 2 fois son Ebitda.



En outre, le groupe dégage de généreux flux de trésorerie. D'après les analystes, Teleperformance pourrait dégager plus de 200 millions d'euros par an de free cash flow ces prochaines années, ce qui représente près de 6% de son chiffre d'affaires. A ce rythme, l'entreprise pourrait être totalement désendettée à la fin 2017 ou au début 2018.





Un secteur encore très largement fragmenté





Teleperformance n'a que l'embarras du choix. Le groupe évolue dans un secteur encore très fragmenté. Les cinq principaux gestionnaires mondiaux de centres d'appel ne s'octroient que 20% du marché. La part de Teleperformance, son leader, n'atteint guère que 6%.



"Teleperformance devrait poursuivre sa politique d'acquisitions ciblées, afin de continuer à réduire sa dépendance à ses clients dans les télécoms et à accroître son exposition à des secteurs qui font encore peu appel à des prestataires extérieurs", a estimé Mourad Lahmidi, analyste chez Mainfirst. "Parmi ces derniers figurent notamment la banque et l'assurance, la santé ou encore les biens de consommation", a-t-il précisé.



En 2015, les télécoms généraient encore près d'un quart du chiffre d'affaires du groupe.





Pas d'inquiétude majeure sur les perspectives





L'activité du début d'année a permis de rassurer sur les perspectives de Teleperformance, ce qui devrait lui permettre réaliser des acquisitions plus sereinement. Malgré une base de comparaison élevée, le chiffre d'affaires du groupe est ressorti en croissance organique de 5,5% au premier trimestre.



L'impact sur l'activité de la brèche de sécurité accusée en avril 2015 derrière lui, Teleperformance a ouvert la porte à un relèvement de ses objectifs 2016 lors de la publication de ses résultats semestriels, l'été prochain. Le groupe vise actuellement une croissance organique de 5% à 7% cette année, avec une marge opérationnelle courante d'au moins 10,3%.



A plus long terme, ses perspectives semblent également solides. Le marché devrait croître de 5% par an d'ici à 2019, selon IDC. Moins de 26% de son activité est externalisée auprès de spécialistes.





Un titre déjà bien valorisée





D'un point de vue plus boursier, des acquisitions pourraient même être nécessaires. Tous les analystes recensés par FactSet recommandent déjà d'acheter Teleperformance. Après avoir dégagé une croissance organique supérieure à 5% pendant 15 trimestres de suite, le titre inspire une grande confiance.



Résultat, la valeur peut paraître bien valorisée, à une encablure des 85 euros visés en moyenne par le consensus des analystes. Goldman Sachs, qui vise 94 euros sur la valeur, intègre des acquisitions dans son objectif. Le groupe lui-même a indiqué que des opérations de croissance externe seraient nécessaires pour atteindre la barre des 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires visée en 2020. Or pour le moment, les analystes visent en moyenne 4,25 milliards.



Les acquisitions font de longue date partie intégrante de la stratégie et du savoir-faire de Teleperformance. Du point de vue des investisseurs, de nouvelles opérations de croissance externe pourraient être nécessaires pour redonner un potentiel de hausse à la valeur.





- Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@wsj.com ed: ECH





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April 27, 2016 09:39 ET (13:39 GMT)




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