Les bancaires chutent malgré la victoire du "candidat de la finance" - Market Blog
08 Mai 2017 - 12:48PM
Dow Jones News
Par Christine Lejoux
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les valeurs bancaires figuraient lundi
parmi les plus fortes baisses de la Bourse de Paris, au lendemain
de la victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle. Un
comble pour celui que son adversaire Marine Le Pen avait qualifié
de "candidat de la finance", en référence à son passé de banquier
chez Rothschild.
En milieu de séance, l'action Société Générale (GLE.FR) accusait la
plus mauvaise performance de l'indice CAC 40, avec une chute de
2,79%, à 50,43 euros. BNP Paribas (BNP.FR) arrivait en deuxième
position parmi les plus importants reculs du CAC 40, plongeant de
2,02%, à 66,51 euros. Crédit Agricole SA (ACA.FR) décrochait pour
sa part de 1,24%, à 14,63 euros. A titre de comparaison, l'indice
phare de la Bourse de Paris rétrogradait de 0,92% au même
moment.
Hors CAC 40, Natixis (KN.FR) fléchissait de 2,31%, à 6,42 euros,
soit la quatrième plus forte baisse de l'indice SBF 120, lui-même
en recul de 0,81%. Plus globalement, l'indice Stoxx Europe 600
Banks abandonnait 0,77%, un repli supérieur à celui du marché
européen dans son ensemble (-0,65%).
"Depuis le premier tour de l'élection présidentielle, les indices
européens, et particulièrement le CAC 40, ont fortement progressé.
Une prise de bénéfice bien méritée est très probable ces prochains
jours", décryptent les stratégistes de Mirabaud.
Cette thèse est encore plus vraie pour les banques. Entre la
clôture du 21 avril, juste avant le premier tour du scrutin
présidentiel, et celle du 5 mai, les valeurs bancaires françaises
ont "surperformé" un CAC 40 déjà en hausse de 7,38% sur la période.
Au cours des deux dernières semaines, l'action BNP Paribas a grimpé
de 9,48%, le titre Société Générale s'est adjugé 12,10%, le cours
de Crédit Agricole SA a bondi de 16,50% et celui de Natixis s'est
envolé de 13,64%.
Les analystes demeurent positifs sur les bancaires
D'une part, le résultat du premier tour de l'élection avait écarté
le scénario noir, pour le secteur bancaire, d'un affrontement entre
les candidats eurosceptiques Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
D'autre part, les sondages ayant donné Emmanuel Macron vainqueur au
second tour face à Marine Le Pen, les investisseurs ne redoutaient
plus une sortie de la France de la zone euro, avec à la clé une
crise de liquidités des banques et un renchérissement de leurs
coûts de financement. Sans oublier la perspective d'une moindre
croissance au sein d'une France protectionniste, ce qui aurait pesé
au premier chef sur des valeurs aussi cycliques que les
bancaires.
"Bien que ce résultat (du second tour de la présidentielle) ait été
anticipé par les sondages, nous estimons que la disparition des
risques résiduels sera positive pour les valeurs financières en
général, et pour les banques de la zone euro en particulier",
indique ce lundi Goldman Sachs Equity Research. "Nous restons
positifs sur les actions européennes, en particulier sur les
valeurs bancaires et industrielles, qui profitent de la croissance
et de la hausse des taux", renchérit Mirabaud.
Reste au président élu à transformer l'essai, ce qui ne sera sans
doute guère aisé, Emmanuel Macron risquant de devoir cohabiter avec
un Premier ministre issu d'un autre parti politique, après les
élections législatives de juin.
-Christine Lejoux, Agefi-Dow Jones ; 33 (0)1 41 27 48 14 ;
clejoux@agefi.fr ed : ECH
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