Les conséquences boursières du "non" italien doivent être relativisées - DJ Plus
05 Décembre 2016 - 10:59AM
Dow Jones News
Le rejet massif des réformes proposées aux italiens par Matteo
Renzi, et la décision en conséquence du chef du gouvernement de
démissionner, ouvrent une période d'incertitudes politiques dont
les conséquences ne doivent pas être sous-estimées pour
l'Europe.
Mais à court terme, les implications du "non" italien pour les
marchés - notamment pour les valeurs françaises - demandent à être
relativisées, comme le montre d'ailleurs leur réaction en
Bourse.
Après une ouverture dans le rouge, l'ensemble des grandes places
européennes sont reparties à la hausse. Pour leur part, le CAC 40
et le SBF 120 gagnaient plus de 1% une heure après l'ouverture.
Parmi les plus fortes baisses de l'indice au début des échanges,
les grandes banques françaises s'étaient retournées en nette
hausse.
Plus particulièrement exposées à l'Italie, BNP Paribas (BNP.FR) et
Crédit Agricole SA (ACA.FR) progressaient de plus de 1%. Filiale de
Crédit Agricole SA, le gestionnaire d'actifs Amundi (AMUN.FR)
caracolait même en tête du SBF 120, avec une hausse de 3% après
avoir confirmé lundi matin l'ouverture de discussions exclusives
pour racheter Pioneer à Unicredit (UGC.MI).
L'euro et la BCE en soutien
Un certain nombre de facteurs soutiennent ce rebond. La chute de
l'euro à un plus bas de 21 mois est favorable aux valeurs
exportatrices : ArcelorMittal (MT.FR), Airbus (AIR.FR), Safran
(SAF.FR) et LVMH (MC.FR) s'inscrivaient ainsi parmi les plus fortes
hausses du CAC 40.
Les craintes liées aux conséquences du "non" italien devraient en
outre inciter la BCE à prendre de nouvelles mesures pour soutenir
les banques italiennes et européennes, ainsi que le système
financier européen et l'économie. A court terme, il semble peu
probable que le référendum fasse dérailler la reprise italienne,
modeste mais réelle.
A court terme également, l'incertitude politique qu'il entraîne
devrait être rapidement levée. Le scénario central repose sur la
constitution d'un gouvernement de technocrates ou de coalition. Ce
nouveau gouvernement pourrait être assez rapidement nommé et formé.
Dans l'immédiat, le spectre d'une sortie de l'Italie de la zone
euro paraît d'autant plus faible qu'il nécessiterait a priori un
changement de sa constitution.
Des craintes réelles à plus long terme
Les vraies craintes portent sur le plus long terme. Le rejet à près
de 60% des propositions de Matteo Renzi pourrait signifier une
montée des partis anti-européens dans la botte transalpine. A
défaut de réussir à sortir l'Italie de la zone euro, ces partis
pourraient rendre l'Italie encore plus ingouvernable.
Mais à plus court terme, le nouvel accès de faiblesse de l'euro et
la perspective de nouvelles mesures de soutien de la politique
monétaire semble pouvoir compenser ces inquiétudes.
- Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71;
ambroise.ecorcheville@wsj.com ed: ECH
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December 05, 2016 04:39 ET (09:39 GMT)
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