Le conseil d'administration d'Areva a examiné mercredi la dernière mouture de l'offre indicative d'EDF pour sa branche réacteurs, issue d'un compromis trouvé in extremis entre les deux groupes, selon plusieurs sources, et dont le contenu doit être officialisé jeudi matin.



Cette offre, qui s'inscrit dans le cadre d'un accord plus large pour tirer le spécialiste du nucléaire de ses difficultés financières, ne suffit toutefois pas à rassurer les syndicats d'Areva, qui estiment qu'"on reste dans le flou" et que "rien n'est fait".



Selon plusieurs sources, EDF devrait bien présenter une offre pour racheter la majorité du capital (au moins 75%) d'Areva NP, qui valorisera cette branche réacteurs d'Areva à environ 2,7 milliards d'euros, mais il ne s'agit toujours que d'une offre non engageante.



S'ouvrira ensuite une période de "due diligence" de trois à quatre mois, pendant laquelle l'électricien, qui exploite les 58 réacteurs du parc nucléaire français, pourra examiner les comptes d'Areva NP en vue de formuler une offre ferme, pas avant fin octobre ou novembre.



"On repousse de quatre ou cinq mois la solution du problème", déplore Pierre-Emmanuel Joly, représentant CGT d'Areva, interrogé par l'AFP après une réunion d'information avec la direction. Car si Areva et EDF ne s'entendent pas en novembre, "on repart pour de nouvelles négociations".



"On est toujours inquiet pour le futur Areva réduit", du fait de son endettement, souligne de son côté Christophe Laisné, de l'Unsa-Spaen. Alors que les salariés sont en train de négocier le plan de restructuration du groupe, "on ne connaît toujours pas le nombre de salariés d'Areva NP qui vont passer chez EDF", ajoute-t-il.



Selon une source proche du dossier, des progrès ont aussi été fait sur les contrats qui lient Areva et EDF dans les activités amont (extraction et conversion du minerai), mais sur "des tonnages limités".