Les risques de corruption demeurent négligés dans les M&A - Market Blog
13 Octobre 2017 - 4:23PM
Dow Jones News
Par Yves-Marc Le Réour
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Trop peu d'entreprises agissent pour se
prémunir contre la fraude et la corruption lors d'opérations de
fusions et acquisitions (M&A), montre un rapport publié cette
semaine par le cabinet d'avocats Hogan Lovells. Rédigé à partir
d'entretien menés auprès de 604 responsables de la compliance au
sein de multinationales en Europe, en Asie et aux Etats-Unis, il
indique qu'en moyenne 72% de ces sociétés ne font pas intervenir en
temps utile leur équipe de conformité pour examiner ces questions
en phase de négociation.
Cette proportion, qui s'élève à 64% en Allemagne et à 68% en
France, atteint 80% outre-Atlantique et 83% au Japon. "La
découverte précoce d'un problème de ce type permet à l'acquéreur de
négocier sur le prix, renoncer à la transaction ou se mettre
d'accord sur une période de grâce avec les autorités", relève
l'étude. En outre, 59% des sondés déclarent procéder à des
vérifications uniquement après la réalisation de la transaction. Ce
chiffre culmine à 69% en Chine, à comparer à 63% en France, 44% au
Japon et seulement 33% à Singapour.
Au sein de l'échantillon global, 64% des répondants (56% en France
et 76% aux Etats-Unis) jugent pourtant que les opérations de
M&A engendrent les risques parmi les plus importants dans ce
domaine. "De façon paradoxale, les directions juridiques ont bien
identifié la fraude et la corruption comme un problème majeur mais
les moyens destinés à les prévenir ne sont pas encore complètement
déployés", commente Antonin Lévy, associé responsable de la
pratique droit pénal des affaires chez Hogan Lovells à Paris.
Plus inquiétant encore, en moyenne 57% des dirigeants (33% au
Japon, 54% en France et 78% en Allemagne) se sont lancés dans un
rapprochement malgré ce risque élevé. Or la législation américaine
(Foreign Corrupt Practices Act) ou britannique (UK Bribery Act)
donne à ces pays la possibilité d'intervenir à l'étranger. "Le
pouvoir d'imposer des sanctions extraterritoriales pèse lourd quand
il émane d'un pays comme les Etats-Unis", souligne Antonin
Lévy.
En cas d'informations incomplètes avant la clôture de l'opération,
un audit postérieur permettra de limiter la responsabilité du
nouveau propriétaire qui aura pris soin d'interroger les parties
tierces dans les trois mois suivant la signature du contrat. Il lui
est en outre conseillé de choisir le système de conformité retenu
pour le groupe élargi dans un délai d'un an.
-Yves-Marc Le Réour, L'Agefi. ed: ECH
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October 13, 2017 10:03 ET (14:03 GMT)
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