Les rumeurs de consolidation des télécoms sont inéluctables mais fragiles - DJ Plus
19 Septembre 2016 - 02:33PM
Dow Jones News
Le démenti catégorique de Bouygues (EN.FR) aura vite coupé court
aux rumeurs. Mais le serpent de mer de la consolidation des
télécoms français ne semble pas prêt de disparaître. Toutefois, les
obstacles à un rapprochement dans le secteur sont tels que ses
chances de succès paraissent au mieux fragiles actuellement.
Le scénario d'une consolidation est possible
Certes, les arguments en faveur d'une consolidation restent
d'actualité. "La concurrence est féroce, les prix de vente moyens
sont sous pression, et les opérateurs doivent massivement investir
dans leurs infrastructures fixes et mobiles", a déclaré Bryan
Garnier. "Un assainissement du marché ('market repair' est
nécessaire", a insisté la société de Bourse.
D'autant que les synergies à la clef pourraient être massives. En
avril, lors de la dernière tentative de consolidation abandonnée,
Oddo Securities avait estimé que la vente envisagée de Bouygues
Telecom, pour un montant évoqué d'environ 10 milliards d'euros, et
son dépeçage par Orange (ORA.FR), SFR (SFR.FR) et Iliad (ILD.FR)
leur aurait permis de créer et de se partager 16 milliards d'euros
de valeur. Les spéculations liées à une consolidation courent
depuis environ 3 ans.
Mais il doit être envisagé à moyen terme
Car les obstacles à une concentration des télécoms français sont à
la hauteur des enjeux. Les éventuelles négociations sont
particulièrement complexes dans la mesure où elles peuvent
rapidement impliquer tous les acteurs du secteur, comme en avril,
mais également leurs dirigeants entrepreneurs à forte
personnalités, l'Etat français actionnaire d'Orange et les
autorités de régulation européennes. Et qu'elles sont susceptibles
d'entraîner une lourde casse sociale.
On voit dès lors mal comment une opération de cette ampleur et de
cette complexité pourrait aboutir dans la cacophonie de la campagne
présidentielle de mai 2017. En juin dernier, Gervais Pelissier, le
directeur général délégué d'Orange, a en outre estimé que les
rapprochements d'envergure en Europe ne pouvaient être envisagés
que dans un horizon de un à deux ans, en raison de l'opposition de
Bruxelles à ce type d'opérations. Enfin, le récent redressement des
comptes de Bouygues Telecom après une douloureuse restructuration
rend sa cession moins urgente pour le conglomérat Bouygues.
La résurgence de rumeurs ou de spéculations liées à une
consolidation du secteur français des télécoms n'a rien d'étonnant.
Toutefois, compte tenu des nombreux obstacles qui ont jusqu'à
présent fait échouer l'opération, elles doivent être appréhendées
avec la plus grande prudence.
- Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71;
ambroise.ecorcheville@wsj.com ed: ECH
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September 19, 2016 08:13 ET (12:13 GMT)
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