Le démenti catégorique de Bouygues (EN.FR) aura vite coupé court aux rumeurs. Mais le serpent de mer de la consolidation des télécoms français ne semble pas prêt de disparaître. Toutefois, les obstacles à un rapprochement dans le secteur sont tels que ses chances de succès paraissent au mieux fragiles actuellement.





Le scénario d'une consolidation est possible





Certes, les arguments en faveur d'une consolidation restent d'actualité. "La concurrence est féroce, les prix de vente moyens sont sous pression, et les opérateurs doivent massivement investir dans leurs infrastructures fixes et mobiles", a déclaré Bryan Garnier. "Un assainissement du marché ('market repair' est nécessaire", a insisté la société de Bourse.



D'autant que les synergies à la clef pourraient être massives. En avril, lors de la dernière tentative de consolidation abandonnée, Oddo Securities avait estimé que la vente envisagée de Bouygues Telecom, pour un montant évoqué d'environ 10 milliards d'euros, et son dépeçage par Orange (ORA.FR), SFR (SFR.FR) et Iliad (ILD.FR) leur aurait permis de créer et de se partager 16 milliards d'euros de valeur. Les spéculations liées à une consolidation courent depuis environ 3 ans.





Mais il doit être envisagé à moyen terme





Car les obstacles à une concentration des télécoms français sont à la hauteur des enjeux. Les éventuelles négociations sont particulièrement complexes dans la mesure où elles peuvent rapidement impliquer tous les acteurs du secteur, comme en avril, mais également leurs dirigeants entrepreneurs à forte personnalités, l'Etat français actionnaire d'Orange et les autorités de régulation européennes. Et qu'elles sont susceptibles d'entraîner une lourde casse sociale.



On voit dès lors mal comment une opération de cette ampleur et de cette complexité pourrait aboutir dans la cacophonie de la campagne présidentielle de mai 2017. En juin dernier, Gervais Pelissier, le directeur général délégué d'Orange, a en outre estimé que les rapprochements d'envergure en Europe ne pouvaient être envisagés que dans un horizon de un à deux ans, en raison de l'opposition de Bruxelles à ce type d'opérations. Enfin, le récent redressement des comptes de Bouygues Telecom après une douloureuse restructuration rend sa cession moins urgente pour le conglomérat Bouygues.



La résurgence de rumeurs ou de spéculations liées à une consolidation du secteur français des télécoms n'a rien d'étonnant. Toutefois, compte tenu des nombreux obstacles qui ont jusqu'à présent fait échouer l'opération, elles doivent être appréhendées avec la plus grande prudence.





- Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@wsj.com ed: ECH





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September 19, 2016 08:13 ET (12:13 GMT)




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