Les sociétés européennes sont incitées à accroître leur levier financier -Market Blog
29 Mai 2017 - 09:30AM
Dow Jones News
Par Yves-Marc Le Réour
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Plusieurs facteurs devraient favoriser une
augmentation de l'effet de levier financier de la part des
entreprises européennes, estiment les analystes d'UBS dans une
étude parue vendredi. Si la faiblesse des taux d'intérêt est depuis
plusieurs années intrinsèquement favorable à l'endettement, quatre
nouveaux catalyseurs militent pour un recours plus fréquent à cette
politique de financement.
Le premier est lié à l'écart de rendement entre dividendes et dette
obligataire des entreprises en catégorie investissement dans la
zone euro. Sur des échéances de dette comprises entre cinq et sept
ans, cet écart reste toujours positif à hauteur de 190 points de
base (pb), mais il avait atteint 260 pb à son plus haut de l'été
2016. La réduction de cet écart devrait s'accélérer en raison de
l'annonce probable en septembre d'une limitation des rachats
d'actifs de la BCE, "avec une mise en œuvre effective à partir de
janvier 2018 sur une période de six à neuf mois", avance la banque
helvétique.
Le deuxième élément favorable provient du rebond visible des
bénéfices des entreprises, ce qui devrait stimuler la confiance des
dirigeants en faveur d'une politique d'endettement plus agressive.
Après six années sans croissance significative, les bons résultats
du premier trimestre 2017 ont entraîné une révision à la hausse des
bénéfices des sociétés de 5,4% en moyenne pour l'ensemble de
l'exercice.
Par ailleurs, si certaines entreprises ne s'endettent pas pour
croître, "il y a un risque que d'autres le fassent à leur place",
comme l'atteste le rebond des opérations de fusions et acquisitions
en Europe depuis le début de cette année, même si ce mouvement
reste moins prononcé qu'aux Etats-Unis. Enfin, les investisseurs en
actions et sur le marché du crédit ont commencé à réorienter une
partie de leurs flux d'investissement vers des sociétés ayant un
niveau d'endettement plus élevé.
Les secteurs qui semblent les mieux placés pour accroître leur
ratio de dette nette sur excédent brut d'exploitation sont les
biens de consommation durables, la distribution et la construction.
A l'échelle des sociétés, un tri qualitatif et quantitatif fait
ressortir la compagnie aérienne IAG, l'énergéticien Fortum, le
groupe de restauration collective Sodexo, le géant de
l'agroalimentaire Nestlé et l'entreprise de services diversifiés à
l'industrie DCC.
-Yves-Marc Le Réour, L'Agefi ed: VLV
"Le Market Blog" est le blog économique et financier de l'agence
Agefi-Dow Jones, dont L'Agefi est propriétaire.
(END) Dow Jones Newswires
May 29, 2017 03:10 ET (07:10 GMT)
Copyright (c) 2017 Dow Jones & Company, Inc.