PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le chiffre résume à lui seul l'ampleur de la crise que viennent de traverser les producteurs européens d'électricité. Selon les analystes de Morgan Stanley, le secteur a passé 115 milliards d'euros de dépréciations d'actifs sur la période 2011-2016 (survaleurs, actifs tangibles et immatériels), avec un pic de 35 milliards rien que pour 2015.



Pour 2016, le niveau est retombé à 13 milliards d'euros à la date du 6 mars. Les causes de ces dépréciations sont connues : une surproduction électrique, provoquée notamment par l'arrivée des sources d'énergies renouvelables, une chute des tarifs de marché et une moindre utilisation des centrales conventionnelles (charbon ou gaz).



Toutefois, le pire est certainement passé. "Nous ne voyons pas de signe de détérioration supplémentaire du marché européen de l'énergie justifiant de nouvelles dépréciations massives en 2017", estiment les analystes de Morgan Stanley. Ils font également remarquer que les 115 milliards d'euros de dépréciations ont mécaniquement réduit la base des amortissements annuels des actifs concernés, ce qui contribuera, selon eux, à la hausse attendue de 8% des bénéfices du secteur cette année. Pour un groupe comme RWE, la baisse des amortissements représenterait un tiers de son résultat 2017. Pour Engie, l'effet est d'environ 15%.



Au-delà de cet aspect comptable, les analystes de Jefferies se montrent également plus positifs pour le secteur, en prévoyant une poursuite de la remontée des prix à moyen terme. D'une part, le marché de l'énergie en Allemagne, qui a dû absorber l'afflux des énergies renouvelables passées de 54 GW à 84 GW entre 2011 et 2015, devrait se stabiliser. D'autre part, les tensions sur le parc nucléaire français d'EDF (enquête de l'Autorité de sûreté nucléaire sur les cuves et effets du grand carénage sur le nombre de jours d'utilisation des centrales) devraient jouer à la hausse sur l'évolution des prix de marché.



Grâce à cette stabilisation des conditions du marché de la production d'électricité et à la croissance des activités de réseaux et de services, les analystes de Goldman Sachs s'attendent à ce que l'Ebitda du secteur européen progresse de 2,6% en 2017, ce qui constituerait sa première hausse depuis 2010. Il remonterait ainsi à 87 milliards d'euros en cumulé, soit encore 12 milliards de moins qu'en 2011.





-Olivier Pinaud, L'Agefi. ed: ECH





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(END) Dow Jones Newswires



March 14, 2017 06:35 ET (10:35 GMT)




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