Livre de Hollande: Athènes dément avoir voulu imprimer des drachmes en Russie en 2015
14 Octobre 2016 - 12:48PM
Dow Jones News
Le gouvernement grec a démenti vendredi avoir cherché à
"imprimer des drachmes en Russie" lors de la crise l'an dernier,
contrairement à ce que le président français François Hollande
semble indiquer dans un livre de confidences sur la foi d'une
conversation avec Vladimir Poutine.
Dans le livre de publié jeudi, "Un président ne devrait pas dire
ça", le dirigeant français affirme que son homologue russe l'avait
appelé au téléphone au lendemain du référendum du 5 juillet 2015 en
Grèce - rejetant un plan de sauvetage de la zone euro - pour lui
confier qu'Athènes avait demandé à Moscou la possibilité d'imprimer
des drachmes en Russie.
Une preuve, commentent les deux journalistes du Monde auteurs du
livre, que la Grèce envisageait bien de sortir de l'Europe à ce
moment-là.
"Je dois te donner une information (...). La Grèce nous a fait une
demande d'imprimer les drachmes en Russie, car ils n'ont plus
d'imprimerie pour le faire", aurait ainsi déclaré au téléphone
Vladimir Poutine à François Hollande.
"Je voulais te donner cette information, que tu comprennes bien que
ce n'est pas du tout notre volonté", aurait-il ajouté.
Interrogée par l'AFP, une source gouvernementale grecque a précisé
qu'Alexis Tsipras à l'époque avait parlé trois fois au téléphone
avant le référendum avec Vladimir Poutine mais qu'"il ne lui avait
jamais demandé" d'imprimer des drachmes.
"Les deux dirigeants (grec et russe) s'étaient mis d'accord pour
que la Grèce reste dans la zone euro", a souligné cette source
ayant requis l'anonymat.
La crise dans les relations entre le gouvernement grec de gauche
d'Alexis Tsipras et la zone euro pendant le premier semestre de
2015 avait atteint son pic fin juin 2015, la zone euro ayant menacé
la Grèce, qui se trouvait alors au bord d'un défaut de paiement, de
retirer son soutien si Athènes ne signait pas un nouveau plan de
sauvetage en poursuivant les mesures d'austérité.
Alors qu'une première version du plan de sauvetage proposé par les
créanciers, UE et FMI, avait été rejetée par plus de 60% des voix
lors du référendum du 5 juillet décidé par Alexis Tsipras, ce
dernier a finalement cédé une semaine plus tard et signé un nouveau
prêt international, le troisième depuis la crise de la dette de
2010, accompagné des mesures de rigueur comme les deux
précédents.
La publication du livre de confidences faites par le président
français à six mois de l'élection présidentielle a suscité une
cascade de réactions incrédules ou consternées en France, des
magistrats aux footballeurs et jusque dans son camp.
(END) Dow Jones Newswires
October 14, 2016 06:28 ET (10:28 GMT)