Paris: PIB US calamiteux ? nouveau record absolu du S&P500 !
29 Juillet 2016 - 6:48PM
Cercle Finance
(CercleFinance.com) - Et un bon 'arrachage' des cours pour finir le
mois de juillet en beauté : le CAC40 (+0,45%) s'est retrouvé
propulsé de 4.432 vers 4.440 durant le 'fixing', pour en terminer à
un niveau qui n'a jamais été approché en séance et qui semble même
totalement inconcevable à la lecture des chiffres du PIB américain
au 2ème trimestre 2016 (+1,2% contre +2,6% anticipé, après +0,8%
révisé de +1,1% au 1er trimestre).
Après le coup de massue du PIB américain à 14H30, le CAC40 s'était
replié à contrecoeur jusque vers 4.410... mais un 'coup d'algo' et
c'est reparti de plus belle à la hausse : Paris gagne +1,35% sur la
semaine et affiche +5,85% de performance globale sur le mois de
juillet, l'un des meilleurs du 21ème siècle.
L'Euro-Stoxx50 qui était redescendu de +0,5% vers +0,2%, grimpait
in extremis de +0,58% vers +0,80% à 2.990 (niveau jamais approché
en séance).
Le 'marché' (à acheteur unique, c'est particulièrement vrai au
Japon où la BoJ -déjà l'intervenant N°1 à Tokyo- va doubler ses
achats d'ETF actions pour devenir encore plus hégémonique) semble
ne retenir que la quasi certitude que la FED ne montera pas ses
taux en décembre prochain.
Conviction qui provoque la rechute du $ de -0,9%, sous 1,1180, ce
qui en plus n'est pas bon pour nos exportatrices et aurait pu
plomber le CAC40.
Et sans croissance, comment les entreprises US vont-elles atteindre
les objectifs qu'elles avaient commencé à relever mi-juillet,
histoire de donner le change au milieu d'une déferlante de
résultats uniformément 'meilleurs que prévus', témoins de la
systématisation des fausses 'guidance' (fausses indications sur le
C.A et les bénéfices) diffusées auprès des non-initiés.
Cela démontre une bonne fois pour toute que les scénarios boursiers
sont programmés, les niveaux de clôture prédéterminés, peu importe
la teneur de l'actualité, peu importent les statistiques, le
contexte géopolitique.
Des séances comme celles de ce vendredi démontrent que le 'marché'
ne reflète plus rien d'autre que des contingences de court terme,
des arbitrages techniques incompréhensibles pour l'épargnant
Lambda.
Ce sont pas moins de 1,3MdsE de transactions qui ont
miraculeusement fait leur apparition durant le 'fixing' de clôture
à Paris: les volumes ont explosé de +50% à 17H35, passant de
2,65MdsE à 3,9MdsE.
Définitivement, les indices boursiers ne peuvent pas baisser
lorsqu'ils sont 'placés sous contrôle', et surtout pas le dernier
jour du mois.
Aucune statistique, même la plus consternante (comme le PIB US, ou
les commandes de biens durables 48H auparavant) ne saurait impacter
les cours.
Les marchés -et notamment Wall Street- semblent se féliciter de
l'énorme déconvenue d'un PIB américain 2 fois moins élevé que prévu
(sans qu'il ait pâti d'un effet 'Brexit', le vote ayant eu lieu fin
juin).
Cela se traduit par un gain de +0,33% sur le S&P500 qui vient
d'établir à vers 17H45 un nouveau record absolu à 2.177,1Pts, le
Nasdaq (+0,4%) établissant un nouveau record annuel à 5.177 et le
Dow Jones se stabilise au-dessus des 18.450.
Les autres chiffres du jour ne rattrapent en rien le PIB du 2ème
trimestre: le PMI de Chicago recule de -1Pt à 55,8 contre 56,8 en
juin, l'indice de confiance du Michigan reprend 0,5% par rapport à
son estimation initiale mais il perd -3,5Pts sur le mois écoulé,
donc ce n'est pas bon non plus.
Il n'aura donc pas fallu longtemps aux opérateurs pour conclure que
Wall Street vient de gagner au moins 6 mois supplémentaires sans
hausse de taux.
Au plus tôt, la FED aurait pu agir en décembre, c'est de nouveau
repoussé à juin 2017, comme après le 'Brexit' (mais au fait,
quelles vont être ses conséquences négatives, le marché a un peu
perdu cette question de vue ?).
Comment expliquer une telle contreperformance du PIB quand la
consommation qui 'pèse' 70% du PIB est estimée dans le même temps
en hausse de +4,2% en rythme annuel ?
Et comment la consommation peut-elle s'envoler 3 fois et demi plus
vite que le PIB quand les salaires ne progressent que de +2,5% en
rythme annuel ?
C'est un peu comme si dans des essais de F1, un bolide venait de
crever à l'arrière et de couler une bielle... mais réalisait à
partir de ce moment le meilleurs temps des qualifications: cela
paraîtrait un peu 'singulier'.
Ces questions ne semblent pas semer le trouble ni alimenter le
soupçon que les chiffres de la consommation sont un peu
'embellis'.
Côté investisseurs, le weekend a commencé à 9H01 ce matin: il
semble que la camisole algorithmique ait été appliquée dès
l'ouverture, le CAC40 ne sortant pas depuis 8h et demi d'un
corridor 4.410/4.430, sauf à 17H35.
Les marchés 'payent' t'ils par anticipation le résultat des tests
de résistance paneuropéens organisés sur les principaux
établissements du Vieux Continent, sous l'égide de la BCE qui les
supervise ?
En ce qui concerne l'Eurozone, son PIB se retrouve tout simplement
divisé par 2 au deuxième trimestre, avec un taux de 0,3% contre
+0,6% au T1 selon Eurostat (là encore, les +0,8% de l'Euro-Stoxx50
peuvent intriguer).
Toujours selon l'office statistique de l'Union européenne, le taux
de chômage dans l'Eurozone est resté stable en séquentiel à 10,1%
le mois dernier, tandis que le taux d'inflation annuel de la région
a été mesuré à 0,2% en juillet en estimation rapide.
Au chapitre microéconomique, ADP (-2,8%) a averti sur son résultat
net part du groupe en raison de son exposition à la Turquie et à la
Tunisie.
Safran lâche pour sa part 5,4% en dépit de comptes semestriels
meilleurs qu'attendu et du maintien des prévisions annuelles de
l'équipementier aéronautique. Les investisseurs semblent considérer
que ces bons résultats reposent trop sur le succès du moteur CFM56,
dont les ventes sont appelées à baisser au fur et à mesure de la
montée en puissance de son successeur, le LEAP.
Essilor chute de -5,8%, suite à la révision à la baisse de sa
marge, du fait de l'impact d'un effet de change négatif.
Du côté des hausses, les bancaires françaises sont bien orientées à
l'approche des stress tests européens. BNP Paribas (+3,3%), Société
Générale (+2,35%) puis AXA (+2,6%) figurent ainsi dans le top 10
des meilleurs performances de l'indice phare.
Un indice que domine Kering, dont l'action grimpe de 6,2% après
l'annonce d'une hausse de 42 millions d'euros du bénéfice net part
du groupe en rythme annuel à 465 millions au premier semestre,
tandis que le chiffre d'affaires a crû de 3,3% en données publiées
et de 5,5% à changes comparables à près de 5,7 milliards
d'euros.
EDF (+6,4%) signait pour sa part la plus forte progression du SBF
120 ce matin (+11%) après des résultats supérieurs aux attentes à
fin juin et l'annonce du lancement du projet controversé Hinkley
Point (Grande-Bretagne).
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