Malgré la publication de résultats 2014 supérieurs à ses propres indications, Unibail-Rodamco (UL.AE) ne parvient pas à susciter l'euphorie. Les investisseurs ont préféré jouer la prudence, faisant chuter le titre de plus de 2% en tout début de séance. A la mi-journée, il s'inscrit en hausse relativement modeste de 1,5%, à 247,85 euros.



L'exploitant de centres commerciaux et d'immeubles de bureaux a pourtant publié un résultat net récurrent par action de 10,92 euros, en hausse de 6,8%, soit nettement plus que la prévision d'une croissance de 5,5% fournie par la direction.



Cette réaction mitigée s'explique par le niveau de valorisation stratosphérique du groupe. Le titre s'échange avec une prime de plus de 60% par rapport à la valeur de l'actif net réévalué par action publiée par Unibail-Rodamco, soit un niveau très supérieur à celui de l'ensemble du secteur.



Par ailleurs, l'action affichait mercredi à la clôture un gain de près de 15% depuis le 1er janvier.



La fin d'une exception



Mais l'enthousiasme modéré des investisseurs pour le titre s'explique probablement aussi par la perte de son statut de "valeur chérie" du secteur.



La performance boursière d'Unibail-Rodamco sur dix ans reste nettement supérieure à celle de tous ses principaux rivaux européens, notamment britanniques. Depuis cinq ans, en revanche, le titre n'est pas vraiment parvenu à se démarquer du reste du secteur.



Les perspectives de croissance affichées par la foncière sont encourageantes, mais elles ne font plus figure d'exception. Dans une note publiée en novembre, Morgan Stanley soulignait qu'Unibail-Rodamco "ne se distingue plus de la foule", en raison notamment de la conjoncture difficile en termes de croissance et d'inflation à laquelle il est confronté. L'exposition très importante du groupe au marché français faisait également partie des éléments négatifs mentionnés par la banque.



Croissance élevée mais pas étincelante



Selon les dernières estimations de Goldman Sachs, le rythme de croissance du bénéfice par action d'Unibail-Rodamco sur la période 2014-2019 devrait être proche de celui de Mercialys (MERY.FR) et de Klépierre (LI.FR). En revanche, il devrait être inférieur à celui des britanniques British Land (BLND.LN) et Land Securities (LAND.LN) et même à celui d'Icade (ICAD.FR), le groupe immobilier filiale de la Caisse des dépôts et consignations.



Les actionnaires fidèles et patients peuvent se rassurer avec la perspective d'un dividende relativement généreux, compte tenu du faible risque encouru. Selon FactSet, le dividende anticipé par les analystes pour 2015 fait ressortir un rendement proche de 3,6%. Mais là aussi, Unibail-Rodamco ne semble pas particulièrement mieux placé que d'autres foncières.



Au cours des prochaines années, le groupe devrait continuer de bénéficier de la qualité de son portefeuille d'immeubles et d'un coût de financement toujours plus faible. Cependant, il devra se dépasser pour vraiment se démarquer.



-Yann Morell y Alcover, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 75; yann.morellyalcover@wsj.com



"Le Market Blog" est le blog économique et financier du Service français de Dow Jones Newswires.

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