Pour emballer le marché, Unibail doit redevenir le premier de la classe - Market Blog
29 Janvier 2015 - 1:56PM
Dow Jones News
Malgré la publication de résultats 2014 supérieurs à ses propres
indications, Unibail-Rodamco (UL.AE) ne parvient pas à susciter
l'euphorie. Les investisseurs ont préféré jouer la prudence,
faisant chuter le titre de plus de 2% en tout début de séance. A la
mi-journée, il s'inscrit en hausse relativement modeste de 1,5%, à
247,85 euros.
L'exploitant de centres commerciaux et d'immeubles de bureaux a
pourtant publié un résultat net récurrent par action de 10,92
euros, en hausse de 6,8%, soit nettement plus que la prévision
d'une croissance de 5,5% fournie par la direction.
Cette réaction mitigée s'explique par le niveau de valorisation
stratosphérique du groupe. Le titre s'échange avec une prime de
plus de 60% par rapport à la valeur de l'actif net réévalué par
action publiée par Unibail-Rodamco, soit un niveau très supérieur à
celui de l'ensemble du secteur.
Par ailleurs, l'action affichait mercredi à la clôture un gain de
près de 15% depuis le 1er janvier.
La fin d'une exception
Mais l'enthousiasme modéré des investisseurs pour le titre
s'explique probablement aussi par la perte de son statut de "valeur
chérie" du secteur.
La performance boursière d'Unibail-Rodamco sur dix ans reste
nettement supérieure à celle de tous ses principaux rivaux
européens, notamment britanniques. Depuis cinq ans, en revanche, le
titre n'est pas vraiment parvenu à se démarquer du reste du
secteur.
Les perspectives de croissance affichées par la foncière sont
encourageantes, mais elles ne font plus figure d'exception. Dans
une note publiée en novembre, Morgan Stanley soulignait
qu'Unibail-Rodamco "ne se distingue plus de la foule", en raison
notamment de la conjoncture difficile en termes de croissance et
d'inflation à laquelle il est confronté. L'exposition très
importante du groupe au marché français faisait également partie
des éléments négatifs mentionnés par la banque.
Croissance élevée mais pas étincelante
Selon les dernières estimations de Goldman Sachs, le rythme de
croissance du bénéfice par action d'Unibail-Rodamco sur la période
2014-2019 devrait être proche de celui de Mercialys (MERY.FR) et de
Klépierre (LI.FR). En revanche, il devrait être inférieur à celui
des britanniques British Land (BLND.LN) et Land Securities
(LAND.LN) et même à celui d'Icade (ICAD.FR), le groupe immobilier
filiale de la Caisse des dépôts et consignations.
Les actionnaires fidèles et patients peuvent se rassurer avec la
perspective d'un dividende relativement généreux, compte tenu du
faible risque encouru. Selon FactSet, le dividende anticipé par les
analystes pour 2015 fait ressortir un rendement proche de 3,6%.
Mais là aussi, Unibail-Rodamco ne semble pas particulièrement mieux
placé que d'autres foncières.
Au cours des prochaines années, le groupe devrait continuer de
bénéficier de la qualité de son portefeuille d'immeubles et d'un
coût de financement toujours plus faible. Cependant, il devra se
dépasser pour vraiment se démarquer.
-Yann Morell y Alcover, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 75;
yann.morellyalcover@wsj.com
"Le Market Blog" est le blog économique et financier du Service
français de Dow Jones Newswires.
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