Pour Ingenico (ING.FR), il ne s'agit que d'un contretemps. Liée à des facteurs temporaires, la révision en baisse mardi des prévisions financières du fournisseur de terminaux et de solutions de paiement électronique pour 2016 ne remet selon lui pas en cause ses perspectives à l'horizon 2020.



Mais elle rendra plus difficile l'atteinte de ces objectifs, déjà jugés ambitieux par les analystes.



Ingenico est finalement descendu de son piédestal. Pour la première fois depuis 2009, le groupe a été contraint de revoir en baisse ses prévisions financières. Il vise désormais pour 2016 une croissance organique de 7% ou plus, contre au moins 10% auparavant, avec une marge brute d'exploitation de 20% ou plus, là où il tablait avant cela sur au moins 21%.



La déception est d'autant plus forte que le groupe avait encore confirmé ses objectifs 2016 il y a environ un mois. En Bourse, l'action décrochait mardi de 14%, à ses plus bas depuis début 2014.





Des risques persistants





Dans le principe, les fondamentaux d'Ingenico restent inchangés. Le groupe a souligné qu'en dehors des Etats-Unis et du Brésil, où il réalise respectivement 10% et 5% de son chiffre d'affaires, son activité reste en solide croissance. Actuellement à l'arrêt pour des raisons réglementaires, le processus d'adoption des cartes à puce par les Etats-Unis devrait reprendre en 2017 pour s'achever au premier semestre 2018. Quant à l'économie brésilienne, elle ne pourra rester indéfiniment en crise.



Toutefois, une faiblesse persistante de l'activité du groupe aux Etats-Unis, notamment au premier semestre 2017, ne peut être totalement exclue. En réduisant ses propres perspectives, dès jeudi dernier, son concurrent américain VeriFone (PAY) a estimé qu'une nouvelle baisse de son activité aux Etats-Unis en 2017 entraînerait un nouveau recul de son chiffre d'affaires total l'année prochaine.



Pour sa part, Morgan Stanley n'exclut pas que les petits commerçants retardent le plus possible vers 2018 l'adoption de terminaux permettant la lecture de cartes à puces. En outre, la croissance du marché pourrait souffrir de bases de comparaison encore élevées au premier semestre de l'année prochaine.



Il est à noter qu'en ce qui le concerne, Ingenico a écarté l'hypothèse d'un repli de son activité en 2017. "Nous sommes confiants dans la capacité du groupe à renouer avec une croissance organique à partir de 2017", a estimé Kepler Cheuvreux.





Un retard de 500 millions à combler





Le plus tôt sera le mieux. Actuellement, le consensus des analystes doute de l'objectif 2020 d'activité d'Ingenico. Là où le groupe veut atteindre un chiffre d'affaires de 4 milliards d'euros à cet horizon, les spécialistes de la valeur anticipent moins de 3,5 milliards de revenus. Pour les rassurer, Ingenico devra vite repartir à l'offensive, que ce soit en matière de croissance organique ou d'acquisitions.





- Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@wsj.com ed: ECH





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September 06, 2016 09:24 ET (13:24 GMT)




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