La CGT a menacé mardi à Marseille d'occuper les bateaux de la SNCM si la compagnie maritime est "vendue à la découpe", alors qu'une audience sur la situation financière de l'entreprise en redressement judiciaire, prévue mercredi au tribunal de commerce, a été reportée de 2 semaines.



La nouvelle date prévue n'a pas été précisée, mais cette audience sur l'avenir de la compagnie aura lieu "après le 19 janvier", soit la date limite prévue pour le dépôt d'éventuelles offres de reprise, selon un porte-parole de la SNCM.



"La presse informée d'un report d'audience, mais pas les représentants des personnels au tribunal. Où est le respect dans ce dossier ?", a réagi sur Twitter Jean-François Simmarano, délégué CGT.



Les représentants CGT de l'ensemble des professions portuaires, réunis mardi pour une conférence de presse autour du représentant des Marins CGT de la SNCM, Frédéric Alpozzo, ont menacé "d'actions" à partir du 15 janvier, notamment d'occuper les bateaux "pour 6 mois ou pour un an" si "la compagnie est vendue à la découpe" ou si elle est cédée à "un faux repreneur" intéressé par les seuls navires, a détaillé M. Alpozzo.



Les syndicalistes ont prévu de se mobiliser "à partir du 15 janvier", car à cette date, les élus locaux et nationaux qui défendent la compagnie doivent rencontrer le président de l'actionnaire majoritaire Transdev, a précisé M. Alpozzo.



Mercredi, le tribunal devait "vérifier [...] si les capacités financières [de la SNCM] sont suffisantes et lui permettent d'assurer le financement de son activité et statuer sur le mérite de la poursuite de la période d'observation ou l'éventuelle conversion en liquidation judiciaire", selon le jugement qui avait placé la SNCM en redressement le 28 novembre.



La compagnie, qui compte environ 2.000 salariés, s'est retrouvée en cessation de paiement après que l'actionnaire majoritaire Transdev a volontairement provoqué un dépôt de bilan, en exigeant le remboursement immédiat de créances que la SNCM n'était pas en mesure d'honorer.



Transdev, ainsi que l'Etat, actionnaire à 25%, considèrent le redressement judiciaire comme la seule solution pour "empêcher la disparition pure et simple" de la SNCM, car il permettrait selon eux de trouver un repreneur et d'annuler les condamnations européennes obligeant à rembourser des aides publiques jugées illégales pour plus de 400 millions d'euros.



A la mi-décembre, le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies avait annoncé le feu vert de Bruxelles au transfert "en plusieurs lots" de la délégation de service public (contrat destiné à assurer la continuité territoriale avec la Corse) dans le cadre de la reprise de la SNCM. Mais les syndicats craignent que ce qu'ils qualifient de "vente à la découpe" ne soit en réalité un démantèlement, qui "entraînerait dans son sillage de nombreux emplois induits", selon le représentant de la CGT Marins.



"On a ainsi découvert que le tribunal de commerce n'était pas indépendant", a fustigé M. Alpozzo, reprochant aux administrateurs judiciaires de faire le jeu de la direction et des actionnaires en privilégiant la liquidation à brève échéance.

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