Les investisseurs ont froidement accueilli vendredi les propos prudents tenus par le PDG de STMicroelectronics (STM.FR), Carlo Bozotti, sur les perspectives de croissance du groupe.

A l'occasion de la grand-messe des télécoms, médias et technologies organisée par Morgan Stanley à Barcelone, le dirigeant a indiqué que le fabricant de microprocesseurs pourrait avoir besoin de plus de temps pour atteindre son objectif de marge opérationnelle. Vendredi, le titre est l'un des rares de l'indice CAC 40 à ne pas profiter des propos du président de la BCE Mario Draghi et la baisse surprise des directeurs de la Banque centrale chinoise: en milieu d'après-midi, le titre se replie de 0,4% à 5,87 euros.

Fin octobre, le groupe avait pourtant déjà alerté sur la faiblesse persistante des conditions de marché au quatrième trimestre, à l'occasion de la publication de ses résultats au 30 septembre. L'action avait très mal réagi ce jour-là, abandonnant 10%.

Objectifs ambitieux

Malgré cet ajustement, certains analystes avaient fait part de leurs doutes sur la capacité du groupe à tenir ses nouveaux objectifs. "Nous pensons qu'il sera difficile d'atteindre [au second semestre 2015] les 2 milliards de dollars de chiffre d'affaires nécessaires [pour atteindre les objectifs], étant donné l'environnement macroéconomique peu porteur," écrivait la banque HSBC au début du mois.

Un grand nombre de courtiers s'étaient cependant montrés rassurés, considérant que l'entreprise approchait probablement un point d'inflexion en termes de perspectives. "Notre sentiment est que, malgré l'ajustement récent de 'guidance', la tendance à l'amélioration n'a pas fondamentalement changé," écrivaient les analystes de Natixis en début de semaine.

Rebond du titre

L'action avait d'ailleurs largement rattrapé le retard pris au moment de la publication des résultats trimestriels, grimpant de près de 18% entre le 30 octobre et le 20 novembre.

Le discours prudent de Carlo Bozotti vient donc rappeler aux investisseurs, que si l'amélioration des conditions de marché traversées par le secteur de l'électronique à moyen terme n'est pas remise en cause, la visibilité reste faible à court terme.

D'autres soubresauts boursiers ne sont donc pas à exclure.

-Yann Morell y Alcover, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 75; yann.morellyalcover@wsj.com

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