Skymark en chute libre à la Bourse de Tokyo après annonce de son dépôt de bilan

L'action de la petite compagnie aérienne japonaise Skymark Airlines se dirigeait vers un plongeon de 25% jeudi à la Bourse de Tokyo, après l'annonce dans la nuit de son dépôt de bilan, une procédure qui va conduire à la radiation de son action le 1er mars.

Peu après l'ouverture des échanges, le titre était proposé à 237 yens, soit un recul de 80 yens (-25,2%), la chute maximum autorisée pour la journée.

Les offres de vente étaient dans les premières minutes quelque 350 fois supérieures aux ordres d'achat.

Skymark a décidé mercredi soir lors d'un conseil d'administration d'engager des procédures de redressement auprès d'un tribunal de Tokyo.

La compagnie a présenté plusieurs raisons pour justifier la dégradation insurmontable de ses finances: le montant de paiements de location d'avions libellé en dollar qui a gonflé avec la chute du yen, une concurrence accentuée, une facture de kérosène gonflée par la hausse du dollar (du moins jusqu'à la récente chute des cours du pétrole), le tout aboutissant à l'enregistrement d'une perte de 184,5 milliards de yens (1,4 milliard d'euros).

La situation a été aggravée par ses récents démêlés avec l'avionneur européen Airbus, qui a résilié l'été dernier une commande de six très gros porteurs A380 en raison d'incertitudes sur la solvabilité de la compagnie.

"Nous avons reçu d'Airbus une demande de paiement de pénalités de 700 millions de dollars pour rupture de contrat", a rappelé Skymark.

Dans ces conditions, considérant qu'un redressement par elle-même était impossible, la compagnie a décidé d'engager une procédure judiciaire pour une restructuration avec l'aide d'un fonds (Integral), qui devrait lui permettre de poursuivre son activité grâce à un soutien financier sans interrompre ses vols.

Skymark, petite compagnie née en 1998 à la faveur de la politique du gouvernement de casser le duopole formé par Japan Airlines et All Nippon Airways (ANA), propose plusieurs dizaines de liaisons intérieures avec une flotte d'une trentaine d'avions, en offrant des tarifs inférieurs à ses aînées.

Le conseil d'administration a également approuvé la démission du PDG Shinichi Nishikubo, dont la gestion trop personnelle et les ambitions démesurées étaient parfois critiquées. Il sera remplacé par un nouveau président, Takashi Ide, et un directeur général, Masakazu Arimori.

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