Ambroise Ecorcheville,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Retour vers le futur chez Teleperformance (RCF.FR). A 64 ans, Daniel Julien, le confondateur et toujours président du gestionnaire de centres d'appels en a repris officiellement la direction générale pour mettre en oeuvre son nouveau plan stratégique à l'horizon 2022. Après un premier mouvement de recul, l'annonce est plutôt bien accueillie par le marché. Cela ne doit cependant pas dispenser le groupe de travailler activement à un plan de succession crédible à moyen terme.





Daniel Julien n'avait jamais vraiment lâché la barre





Certes, le retour de Daniel Julien aux commandes du groupe a de quoi réjouir le marché. L'entrepreneur a largement contribué à faire de Teleperformance le numéro un mondial des centres d'appels, avec une capitalisation de plus de 7 milliards d'euros. Dans une large mesure, cette reprise en mains ne fait de toute façon qu'officialiser un état de fait. Paulo César Salles Vasques avait beau avoir été présenté comme son dauphin, "Daniel Julien (était) resté le vrai capitaine de Teleperformance", a souligné UBS.



Le groupe français de relations clients a présenté des objectifs à cinq ans jugés attractifs et crédibles par les analystes, grâce à une poursuite de sa diversification géographique et sa montée en gamme. Cela pourrait se traduire par une nouvelle acquisition créatrice de valeur dès 2018. Lundi après-midi, l'action Teleperformance gagnait 1,4%. Elle progresse de plus de 30% depuis le début de l'année.





De lancinantes questions de gouvernance à clarifier





Mais la reprise en mains de Teleperformance par Daniel Julien a également de quoi froisser les investisseurs soucieux de (bonne) gouvernance. Elle trahit a minima les difficultés du groupe à trouver un successeur à son cofondateur. Elle jette a posteriori une lumière plus crue sur la réalité du partage des pouvoirs à la tête de l'entreprise.



Bien que prise par souci "d'accélérer les circuits de décision et assurer une plus grande rapidité d'exécution", la décision de réunir les fonctions de président et de directeur général constitue un retour en arrière. Celle de dissocier ces fonctions en 2013 avait été prise afin notamment de "respecter au mieux les recommandations en matière de gouvernance d'entreprise", comme le rappelle lui-même le groupe dans son document de référence 2016.



Daniel Julien ne détient plus que 1,7% du groupe, dont le capital est par ailleurs fragmenté.





Un dauphin pour parer à toute éventualité





Pour le confondateur de Teleperformance, la question de sa succession n'est plus à l'ordre du jour.



Dans un entretien au quotidien Les Echos, le dirigeant cite même en exemple le cas du célébrissime Warren Buffett, toujours PDG de Berkshire Hattaway à 87 ans. On souhaite à Daniel Julien une longévité et un succès comparables à ceux de "l'oracle d'Omaha". Toutefois, Warren Buffett a bien indiqué que sa succession à la tête de Berkshire Hattaway était bien assurée, même si le nom de son dauphin n'est pas public.



Certes, Daniel Julien est encore relativement jeune et manifestement en pleine possession de ses moyens. Mais le succès et le futur d'un groupe comme Teleperformance, avec ses 3,65 milliards d'euros de chiffre d'affaires et ses près de 220.000 collaborateurs, ne peuvent reposer sur une seule personne.



Ne serait-ce que pour parer à toute éventualité, le conseil d'administration de Teleperformance ferait mieux de lui choisir un successeur potentiel.





- Ambroise Ecorcheville, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 90; aecorcheville@agefi.fr ed: ECH





(END) Dow Jones Newswires



October 16, 2017 09:51 ET (13:51 GMT)




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