Teleperformance doit préparer la relève malgré le retour de son président - DJ Plus
16 Octobre 2017 - 4:11PM
Dow Jones News
Ambroise Ecorcheville,
Agefi-Dow Jones
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Retour vers le futur chez Teleperformance
(RCF.FR). A 64 ans, Daniel Julien, le confondateur et toujours
président du gestionnaire de centres d'appels en a repris
officiellement la direction générale pour mettre en oeuvre son
nouveau plan stratégique à l'horizon 2022. Après un premier
mouvement de recul, l'annonce est plutôt bien accueillie par le
marché. Cela ne doit cependant pas dispenser le groupe de
travailler activement à un plan de succession crédible à moyen
terme.
Daniel Julien n'avait jamais vraiment lâché la barre
Certes, le retour de Daniel Julien aux commandes du groupe a de
quoi réjouir le marché. L'entrepreneur a largement contribué à
faire de Teleperformance le numéro un mondial des centres d'appels,
avec une capitalisation de plus de 7 milliards d'euros. Dans une
large mesure, cette reprise en mains ne fait de toute façon
qu'officialiser un état de fait. Paulo César Salles Vasques avait
beau avoir été présenté comme son dauphin, "Daniel Julien (était)
resté le vrai capitaine de Teleperformance", a souligné UBS.
Le groupe français de relations clients a présenté des objectifs à
cinq ans jugés attractifs et crédibles par les analystes, grâce à
une poursuite de sa diversification géographique et sa montée en
gamme. Cela pourrait se traduire par une nouvelle acquisition
créatrice de valeur dès 2018. Lundi après-midi, l'action
Teleperformance gagnait 1,4%. Elle progresse de plus de 30% depuis
le début de l'année.
De lancinantes questions de gouvernance à clarifier
Mais la reprise en mains de Teleperformance par Daniel Julien a
également de quoi froisser les investisseurs soucieux de (bonne)
gouvernance. Elle trahit a minima les difficultés du groupe à
trouver un successeur à son cofondateur. Elle jette a posteriori
une lumière plus crue sur la réalité du partage des pouvoirs à la
tête de l'entreprise.
Bien que prise par souci "d'accélérer les circuits de décision et
assurer une plus grande rapidité d'exécution", la décision de
réunir les fonctions de président et de directeur général constitue
un retour en arrière. Celle de dissocier ces fonctions en 2013
avait été prise afin notamment de "respecter au mieux les
recommandations en matière de gouvernance d'entreprise", comme le
rappelle lui-même le groupe dans son document de référence
2016.
Daniel Julien ne détient plus que 1,7% du groupe, dont le capital
est par ailleurs fragmenté.
Un dauphin pour parer à toute éventualité
Pour le confondateur de Teleperformance, la question de sa
succession n'est plus à l'ordre du jour.
Dans un entretien au quotidien Les Echos, le dirigeant cite même en
exemple le cas du célébrissime Warren Buffett, toujours PDG de
Berkshire Hattaway à 87 ans. On souhaite à Daniel Julien une
longévité et un succès comparables à ceux de "l'oracle d'Omaha".
Toutefois, Warren Buffett a bien indiqué que sa succession à la
tête de Berkshire Hattaway était bien assurée, même si le nom de
son dauphin n'est pas public.
Certes, Daniel Julien est encore relativement jeune et
manifestement en pleine possession de ses moyens. Mais le succès et
le futur d'un groupe comme Teleperformance, avec ses 3,65 milliards
d'euros de chiffre d'affaires et ses près de 220.000
collaborateurs, ne peuvent reposer sur une seule personne.
Ne serait-ce que pour parer à toute éventualité, le conseil
d'administration de Teleperformance ferait mieux de lui choisir un
successeur potentiel.
- Ambroise Ecorcheville, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 90;
aecorcheville@agefi.fr ed: ECH
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