Actualisé: Almunia: Google doit faire de nouvelles concessions, ou l'UE sévira
23 Septembre 2014 - 4:09PM
Dow Jones News
Le géant américain Google (GOOGL) doit améliorer encore ses
engagements pour répondre aux inquiétudes de l'Union européenne
concernant ses pratiques en matière de recherche sur Internet, s'il
ne veut pas faire l'objet de poursuites officielles pour abus de
position dominante, a déclaré mardi Joaquin Almunia, le commissaire
européen chargé de la concurrence.
Lors d'un débat par moments houleux avec les députés européens,
Joaquin Almunia a défendu le déroulement de l'enquête menée depuis
2010 par la Commission européenne sur les pratiques de Google, et
assuré qu'il n'avait cédé à aucune pression politique.
Au début septembre, la Commission européenne a demandé à Google,
pour la quatrième fois, de faire de nouvelles concessions, après
avoir jugé que la proposition de règlement à l'amiable soumise en
février ne répondait pas à ses inquiétudes, a expliqué Joaquin
Almunia. Cette proposition, initialement soutenue par le
commissaire, a été rejetée ce mois-ci après avoir essuyé une vague
de critiques de la part de hauts dirigeants politiques européens et
de grandes maisons d'édition.
Une enquête complexe
Joaquin Almunia a reconnu qu'il appartiendrait à l'ancienne
ministre danoise de l'Economie Margrethe Vestager, qui lui
succédera en novembre, de prendre une décision définitive sur cette
affaire.
La position de Margrethe Vestager concernant l'enquête sur Google
n'est pas connue, mais dans un entretien accordé mardi au Wall
Street Journal, la future commissaire a souligné que le sujet d'une
concurrence loyale dans l'économie numérique serait placé "très,
très haut" sur le programme de la nouvelle Commission européenne,
qui prendra ses fonctions en novembre.
Google est soupçonné de manipuler les résultats présentés par son
moteur de recherche de manière à avantager ses propres services et
produits par rapport à ceux de ses concurrents. Dans le cadre de la
proposition de février, qui aurait permis au groupe d'éviter une
amende pouvant s'élever à 6 milliards de dollars, Google avait
accepté de présenter les résultats de trois concurrents de façon
comparable.
Joaquin Almunia a demandé ce mois-ci, pour la quatrième fois, au
géant américain d'améliorer ses propositions. Si Google ne réalise
pas les changements nécessaires, "la prochaine étape logique
consistera en une communication de griefs", a indiqué le
commissaire.
Joaquin Almunia a souligné que l'enquête était complexe car elle
porte sur un marché en constante évolution, et que les régulateurs
américains n'avaient rien obtenu de leur propre enquête sur les
pratiques du géant de l'Internet.
Dressant un parallèle avec l'enquête au long cours menée par la
Commission sur Microsoft (MSFT), qui s'est conclue par de lourdes
amendes pour le groupe américain, le commissaire a constaté que
l'affaire Google créait davantage de difficultés.
"Microsoft a fait l'objet d'une enquête d'une durée de 16 ans, donc
quatre fois plus longue que celle sur Google, et il y a davantage
de problèmes avec Google qu'il n'y en a eu avec Microsoft", a-t-il
constaté.
-Tom Fairless, Dow Jones Newswires
(Ellen Jervell, à Oslo, et Sam Schechner, à Paris, ont contribué à
cet article)
(Version française Emilie Palvadeau)