Arnaud Montebourg a écrit lundi au ministre de l'Economie, Michel Sapin, lui demandant d'intervenir auprès de l'Inde dans le dossier Alstom pour que le site de Belfort soit chargé de la construction d'une centaine de locomotives dans le cadre d'un contrat plus important signé avec New Delhi.



Dans une lettre écrite selon lui "en toute liberté et loyauté", l'ancien ministre du Redressement productif demande au patron de Bercy de faciliter "une discussion d'Etat à Etat entre les gouvernements français et indien" afin que ce dernier lève les droits de douanes pour permettre qu'une centaine de locomotives soient fabriquées sur le site de Belfort.



Selon lui, l'Inde, "gouvernement ami qui vient d'acquérir des avions de chasse Rafale auprès de Dassault, doit pouvoir s'engager afin d'assurer pendant trois ans, jusqu'en 2021, la fabrication à Belfort d'une centaine de locomotives sur les 1,600 convenues dans le contrat".



Mais, au delà de la question de l'avenir de ce site d'Alstom, le candidat à la présidentielle a également demandé à Michel Sapin d'utiliser la position d'actionnaire principal de l'Etat dans Thales pour empêcher la vente, selon lui engagée, de sa filiale transport au leader chinois CRRC, et encourager l'achat de celle-ci par Alstom.



Le groupe français a démenti lundi soir auprès de l'AFP cette mise en vente. "Bien au contraire, Thales a l'ambition de développer cette activité de signalisation ferroviaire et d'en faire le leader mondial au coeur des métiers du groupe", a-t-il dit.



"Alstom s'est déclaré acheteur depuis longtemps et doit donc être, au nom du patriotisme économique et de nos intérêts économiques et sociaux, le seul acheteur possible de cette activité", affirme M. Montebourg.



Il a donc demandé à M. Sapin de "bloquer cette cession inadmissible". Il a ajouté que les activités ainsi rachetées à Thales pourraient être pour "tout ou partie" relocalisées à Belfort. "Cette stratégie de renforcement d'Alstom peut donc passer par Belfort, si le gouvernement décide enfin de s'y intéresser et de s'en occuper", dit-il.



La filiale transport du groupe Thales, spécialisée dans la signalisation et les communications ferroviaires, a annoncé jeudi avoir signé un protocole d'accord avec CRRC, premier constructeur mondial de trains, afin de "bien se positionner sur les grands appels d'offres internationaux".



Mais, a précisé Thales lundi soir, il s'agit d'un "accord purement commercial", pas "exclusif" et "en aucun cas capitalistique".



L'Association du personnel actionnaire de Thales (Apat) a également réagi en démentant toute idée de cession de la part du groupe. "Les 25,000 salariés actionnaires de Thales expriment leur vive surprise concernant les déclarations irresponsables de M. Montebourg (...) sur des intentions de cessions d'activités dans la branche transport du groupe qui n'ont jamais été évoquées ni même envisagées", a affirmé l'Apat dans une déclaration à l'AFP.






(END) Dow Jones Newswires



September 26, 2016 16:08 ET (20:08 GMT)

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