Actualisé: Vivendi et Mediaset s'accusent mutuellement de diffamation
21 Mars 2017 - 2:58PM
Dow Jones News
Vivendi et Mediaset se sont accusés mutuellement de diffamation
mardi, lors de la première audience devant la justice italienne sur
le contentieux les opposant concernant la vente du bouquet de
télévision Premium.
Cette audience, en présence uniquement des avocats, s'est déroulée
à huis clos, devant un juge du tribunal de Milan (nord).
Vivendi a été assigné par le groupe de la famille Berlusconi pour
ne pas avoir respecté un "accord stratégique" signé le 8 avril 2016
et prévoyant le rachat par le géant français des médias de 100% de
Premium et un échange de participations à hauteur de 3,5% entre les
deux groupes.
Mediaset demande 50 millions d'euros par mois de retard à partir du
25 juillet 2016, date à laquelle Vivendi a annoncé renoncer à cet
accord.
Lors de l'audience, Vivendi a déposé une demande de dommages et
intérêts pour diffamation contre Mediaset, au regard de "la
campagne médiatique" menée contre lui, a rapporté une source proche
du dossier, sans préciser le montant réclamé.
En réaction, Mediaset a lui aussi déposé une requête pour
diffamation contre Vivendi, mettant en cause les propos du
président du directoire Arnaud de Puyfontaine.
Pour justifier la décision de Vivendi de ne pas appliquer le
contrat, M. de Puyfontaine avait expliqué que son groupe avait reçu
des informations qui ne correspondaient pas à la réalité de
Premium.
"C'est comme s'ils nous avaient invités à dîner dans un restaurant
trois étoiles et qu'ensuite nous nous étions retrouvés chez
McDonald's", avait-il affirmé. Dans une autre métaphore, il avait
comparé le bouquet de télévision à une Fiat Punto alors que Vivendi
pensait acheter, selon lui, une Ferrari.
Au lieu de l'accord signé le 8 avril, Vivendi avait proposé de
n'acquérir que 20% de Premium tout en prenant une participation de
15% dans Mediaset, une proposition rejetée par les Berlusconi, qui
avaient ensuite lancé plusieurs actions en justice.
Depuis, le groupe français est parvenu en un raid éclair en
décembre à s'emparer de près de 30% du capital de Mediaset, dans le
but de contraindre les Berlusconi à faire alliance avec lui.
- 'Dommages énormes' -
Interrogée par l'AFP, une source proche de Mediaset a affirmé que
les arguments de Vivendi sur Premium étaient fallacieux, le contrat
étant "le résultat de mois et de mois de négociations".
Le groupe français connaissait "très bien la situation de Premium:
comment est-il possible que le plus grand groupe de communication
en Europe ne puisse pas être capable de faire la différence entre
un McDonald's et un trois étoiles?", a souligné cette source, en
précisant que Vivendi avait fait ajouter trois clauses pour pouvoir
sortir du contrat (nombre d'abonnés, etc ..) et que ces clauses
avaient été respectées.
Le juge a décidé mardi de joindre les dossiers Mediaset et
Fininvest, la holding de la famille Berlusconi, qui a réclamé au
moins 570 millions d'euros de dommages et intérêts.
Au total, le groupe italien et Fininvest entendent "réclamer plus
d'un milliard et demi d'euros", a expliqué récemment Pier Silvo
Berlusconi, le patron de Mediaset et fils de l'ancien chef du
gouvernement Silvio Berlusconi, en dénonçant les "dommages énormes"
subis.
Du 8 avril au 30 septembre, date prévue de la clôture de
l'opération, le contrat prévoyait en effet que les décisions au
sujet de Premium (lancement de campagnes publicitaires...) soient
prises d'un commun accord entre Vivendi et Mediaset.
Or selon la source proche du groupe italien,, Vivendi "a toujours
répondu en retard aux demandes de Mediaset puis à partir de mi-juin
n'a plus répondu", provoquant la paralysie du bouquet.
Pour sa part, Mediaset a subi des "dommages en termes d'image, de
crédibilité, sans compter la chute du titre".
Parallèlement à l'action civile, Fininvest a engagé une action au
pénal contre Vivendi pour "manipulation de marché" lors du raid
contre Mediaset.
Le parquet a ensuite ouvert une enquête contre le patron du groupe
français, Vincent Bolloré, et M. de Puyfontaine.
Les Berlusconi accusent Vivendi d'avoir fait chuter
"artificiellement" le cours de Mediaset avec la rupture de l'accord
stratégique pour pouvoir ensuite "lancer à vil prix (...) une vraie
escalade hostile". Vivendi a qualifié de "sans fondement et
abusive" la plainte déposée.
(END) Dow Jones Newswires
March 21, 2017 09:38 ET (13:38 GMT)
Vivendi (EU:VIV)
Graphique Historique de l'Action
De Mar 2024 à Avr 2024
Vivendi (EU:VIV)
Graphique Historique de l'Action
De Avr 2023 à Avr 2024